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La relève est là

La vigne - n°86 - mars 1998 - page 0

Quatre nouveaux antioïdiums vont permettre de réduire le risque d'apparition de résistance. Mais ils ne supplanteront vraisemblablement pas les IBS dont la cadence et l'action curative restent les meilleurs atouts.

L'ère est au renouvellement et c'est Sopra avec son Quadris qui l'inaugure. Ce fongicide dont ce sera la première campagne, est autorisé contre cinq maladies dont l'oïdium. À la différence des IBS, il s'utilise tous les dix à douze jours, ce qui est sa principale faiblesse face à ses prédécesseurs. ' En encadrement de floraison, personne ne veut descendre en dessous de quatorze jours, constate un distributeur du Midi. Si les gens ne respectent pas la cadence d'emploi du Quadris, ils risquent d'être déçus. ' Employé préventivement, son efficacité est excellente. Il possède également des propriétés curatives dont on n'appréciera vraiment l'étendue qu'après l'avoir utilisé.Trois autres antioïdiums devraient être homologués prochainement. Il s'agit du krésoxim-méthyle, de BASF, du quinoxyfen (prononcer quinoxyfenne), de Dow Agrosciences et de la spiroxamine, de Bayer. La matière active de BASF est de la même famille que celle de Sopra. C'est une strobilurine. Elle inhibe la respiration des champignons. Son spectre est moins large : elle ne combat que l'oïdium et le black-rot, à la dose de 100 g de matière active par ha. Elle présente en plus quelques actions secondaires. D'après les maigres résultats présentés récemment par BASF, le krésoxim-méthyle utilisé tous les quatorze jours, serait plus efficace que le tébuconazole (Corail) contre l'oïdium et que le fluzilazole contre le black- rot. Ce serait donc un concurrent sérieux des IBS. Reste à savoir s'il possède leurs propriétés curatives.Dow Agrosciences est bien plus loquace que son homologue allemande. La firme a rendu publique une quantité impressionnante de résultats d'essais de son quinoxyfen, menés dans toute la France. Ils témoignent d'un produit dont les performances, lorsqu'il est appliqué préventivement à quatorze jours d'intervalle, supportent parfaitement la comparaison avec celles du tébuconazole. En revanche, lors d'interventions curatives, l'IBS est toujours inégalé, pour peu qu'il ait affaire à des souches sensibles. Le quinoxyfen est donc un autre prétendant à la protection des grappes. Il présente toutefois l'inconvénient de ne combattre que l'oïdium. Pour l'instant, son mode d'action est inconnu. Il est d'une famille chimique très différente des IBS, de quoi bâtir des stratégies d'alternance.Avec la spiroxamine, on repasse à des applications plus fréquentes. Elle ' offre une protection meilleure et plus régulière lorsqu'elle est appliquée tous les dix jours que lorsque les traitements sont effectués avec une cadence de quatorze jours, écrit Bayer. A dix jours, la spiroxamine atteint les très bons taux d'efficacité obtenus avec le tébuconazole (Corail). ' Cette matière active agit également sur la synthèse des stérols mais à une étape différente de celle que bloquent les triazoles qui forment le groupe le plus important au sein des IBS. La firme annonce une action préventive, curative et éradiquante. Selon elle, il n'y a pas de résistance croisée avec les triazoles mais en la matière, l'histoire - celle de la lutte contre la pourriture grise - nous rappelle qu'il n'y a pas d'autre certitude que celle accordée par l'épreuve du feu. Si tout se passe comme prévu, la spiroxamine devrait l'affronter l'an prochain.

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