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Une maintenance parfois chère

La vigne - n°87 - avril 1998 - page 0

Pour choisir le procédé le plus adapté, il est indispensable d'élaborer un cahier des charges précis sur lequel les fabricants pourront s'appuyer.

Le traitement des effluents, c'est du 'sur mesure'. On choisit le procédé et on l'adapte en fonction des caractéristiques de chaque domaine, selon la place et les moyens dont on dispose, les volumes et la régularité des rejets sur l'année, la présence ou non de personnel pour assurer la maintenance. Avant de demander des devis, il est donc indispensable de bien cerner l'ensemble des paramètres techniques et humains de l'exploitation ', résume un conseiller.La coopérative vinicole d'Hautvillers (Marne) a pris la décision de retraiter ses effluents en 1995. ' Nous voulions quelque chose de simple, de fiable et de fonctionnel, explique Jean-Claude Driguet, directeur de la cave. L'épandage ne convient pas car les zones épandables sont trop éloignées. Par ailleurs, nous avons des impératifs de voisinage, ce qui nous obligeait à trouver une solution esthétique et ne générant pas de nuisance. Enfin, l'objectif était d'obtenir un apurement total afin de pouvoir rejeter les eaux traitées dans le milieu naturel. 'Cette cave, qui presse 4 500 hl et en vinifie la plupart, a retenu le principe du stockage aéré fermé. Deux bassins souterrains, dont le volume correspond aux rejets d'une année, ont été construits. Le plus grand (550 m³) reçoit toutes les eaux depuis le début des vendanges jusqu'au terme des soutirages en fin de fermentation. Dès le début du remplissage, on effectue une aération régulière pour éviter la formation d'odeurs. Une fois le grand bassin rempli, le traitement par aération régulière commence. On estime qu'il faut deux mois pour apurer totalement. Pendant cette période, les effluents de cave sont dirigés vers une autre cuve plus petite (140 m³). Lorsque les effluents du grand stockage sont traités, le ' surnageant ' est rejeté peu à peu dans le milieu naturel et les boues sont transférées dans le petit.Le contenu de la petite cuve est traité pendant l'été, de sorte à recommencer les vendanges avec des bassins vides. ' S'il n'y avait qu'un seul bassin, on ramènerait sans cesse des effluents bruts. On ne pourrait donc jamais atteindre un niveau d'épuration suffisant pour rejeter dans le milieu naturel. Il faudrait alors soit rejeter à l'égout, soit imaginer un deuxième étage de traitement ', précise Jean-Philippe Moulin, consultant champenois qui a suivi ce dossier.Le montant de l'investissement varie en fonction de la dimension des cuves. Pour le fonctionnement, il faut compter l'entretien des pompes d'aération, l'énergie et l'épandage des boues une fois par an. A noter que ce système de traitement ne peut pas recevoir d'effluents domestiques, ils doivent donc être envoyés à l'égout par un réseau spécifique.En Savoie, la cave de Chautagne, qui vinifie 10 000 hl a préféré un autre système. ' La question du traitement des effluents s'est posée à l'occasion de l'extension des bâtiments, rappelle Jean-Pierre Rosset, directeur de la cave. La réflexion a commencé en 1993. La station communale ne pouvait pas recevoir nos effluents et l'épandage n'était pas envisageable. A ce moment-là, il existait peu de références sur le sujet. Nous nous sommes arrêtés sur le procédé SBR (sequencing batch reactor) ou système aérobie séquentiel qui semblait adapté et dont la licence Inra nous a paru rassurante! 'Les effluents arrivent dans une cuve tampon de 190 m³, qui alimente régulièrement le réacteur de 65 m³. Chaque jour, quelques mètres cubes d'effluents sont introduits. Suit une phase d'aération-agitation de vingt heures, puis une décantation de quatre heures. A la fin du cycle, quelques mètres cubes d'effluents traités sont rejetés dans le milieu naturel et le réacteur est réalimenté avec des effluents bruts. Le rendement épuratoire varie en fonction de la charge de l'effluent. Le réacteur demande un suivi quotidien, assez simple d'après les utilisateurs. Pour tous les systèmes, les fabricants proposent des contrats de maintenance qui sont, en général, gratuits la première année et assez coûteux par la suite. On a donc tout intérêt à préférer des systèmes simples dont on peut assurer soi-même le suivi ou à fixer le tarif des prestations dès le départ.

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