La cellulose moulée se prête bien au calage des bouteilles grâce à sa souplesse, qui permet d'absorber les chocs, et à ses propriétés isothermes. Par ailleurs, c'est un matériau recyclé, recyclable et qui brûle sans dégagement polluant.
Partie des assiettes de cellulose moulée, poursuivant par l'extension de son activité calage des pommes et des oeufs, l'entreprise américaine Keyes-Van Leer a développé le calage des bouteilles dans les années quatre-vingt. L'usine française est installée à L'Ile d'Elle, à 25 km de La Rochelle. Chaque jour y convergent des tonnes de papiers et cartons à recycler, matières premières pour la fabrication de la fibre moulée. Le premier modèle développé était pliable, pour caisse de 23 bouteilles et sans repose-col, adapté à toutes les formes. Mais la technologie mise en jeu permet de produire différentes séries, en réalisant simplement des moules différents, interchangeables sur la chaîne de production. La gamme s'est ainsi rapidement diversifiée, avec des calages de plus en plus spécifiques, aujourd'hui au nombre de 24. Sont disponibles des modèles pour bouteilles bordelaises, bourguignonnes, champenoises, de Provence, d'Alsace et pour des caisses de 23, 26 et 34 bouteilles.Ces produits sont particulièrement adaptés pour le calage dans les caisses en bois, en remplacement des systèmes traditionnels de guillotines, très coûteux et difficiles à mettre en place. ' Aujourd'hui, le marché du vin représente 20 % de notre production. 55 % de nos clients sont de la région bordelaise mais le marché s'est également bien développé en Bourgogne. Nos produits sont commercialisés par les revendeurs cartonniers. 99 % du marché sont en France mais nos usines d'Afrique du Sud et d'Australie débutent la fabrication des calages ', explique Jean-Paul Demoerloose, directeur commercial de Van Leer fibre moulée France.Sur la demande de ses clients, l'entreprise lance régulièrement de nouveaux modèles : des calages adaptés aux caisses de 34 pour un négociant de la vallée du Rhône, des calages adaptés à des caisses de dimensions extérieures 40 × 40 cm pour optimiser la palettisation, ou un nouveau conditionnement pour bouteilles debout, à entourer d'un film, à la demande d'un client de Perpignan. ' Compte tenu des frais de moulage et de mise en service des moules sur la chaîne, une série est rentable à partir de 1 à 1,5 million de pièces par an ', souligne-t-on.Pour faciliter la manipulation des piles de calages moulés, la société Keyes a travaillé en partenariat avec la société Repem, dans l'Eure, pour le développement d'une ' désempileuse ', en version semi-automatique, et qui est disponible sur catalogue depuis l'année dernière. La machine agit comme un distributeur de plateaux moulés; alimentée avec les piles de plateaux, elle les ' désempile ' et les met à disposition de l'opérateur sur commande par un bouton. La version semi-automatique est recommandée pour des cadences moyennes ne dépassant pas 1 000 plateaux moulés par heure. Son coût avoisine les 40 000 à 50 000 F.Signalons que la société Repem a également développé une version automatique, travaillant à cadences inférieures, qui assure le positionnement des calages, le remplissage des cartons et qui peut être suivie d'une machine qui ferme les cartons, assurant ainsi l'automatisation complète de la mise en carton.