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Une hausse de 5 % du prix moyen de la bouteille

La vigne - n°88 - mai 1998 - page 0

En 1997, le chiffre d'affaires TTC des ventes de vins tranquilles dans les GMS françaises a encore progressé en valeur : + 4,5 % par rapport à 1996, pour atteindre 18,77 milliards de francs. Le prix moyen de la bouteille est à la hausse. En revanche, pour la deuxième année consécutive, les volumes stagnent.

Comme chaque année, l'Onivins, à partir du panel Infoscan réalisé par la société Iri-Sécodip, présente les résultats des ventes de vins tranquilles dans les grandes (plus de 2 500 m²) et moyennes (entre 400 et 2 500 m²) surfaces françaises (la dernière étude sur les effervescents porte sur l'année 1996 : voir La Vigne de septembre 1997, page 55).A l'image de la bonne santé globale de notre filière, les résultats sont en hausse. Avec un chiffre d'affaires de 18,77 milliards de francs en 1997, la progression en valeur est de 4,5 % sur un an (elle était de 6,4 % entre 1995 et 1996). Mais le marché continue à stagner en volume (un peu moins de 11,2 millions d'hectolitres). Ce qui n'est pas une bonne nouvelle.Certes, les GMS ne sont qu'un des circuits de commercialisation des vins (le plus important et le seul pour lequel nous avons des chiffres précis) mais si on compare sa progression avec celle réalisée par notre secteur à l'exportation, toujours en 1997, elle est nettement moins bonne : + 22 % en valeur et en volume en 1997 par rapport à 1996 (voir La Vigne de mars 1998, page 23). On peut donc conclure que le marché viticole national est plus tiré en 1997 par l'exportation que par le marché national.Pour en revenir au bilan du marché des GMS, une double explication est avancée. D'une part, on note une progression des volumes vendus pour les vins les plus chers (+ 4,5 % pour les appellations) et une diminution pour les moins chers (- 5,8 % pour les vins de table). D'autre part, il y a une augmentation nette du prix moyen de vente de chaque catégorie réglementaire : + 3 % pour les appellations, + 1 % pour les vins de table, + 3,6 % pour les vins de cépages. Au total, cela nous donne pour 1997, une hausse globale de 5 % du prix moyen d'une bouteille de vin tranquille (toujours par rapport à 1996)... pour une inflation de 1,1 %. ' Cela confirme, analyse-t-on à l'Onivins, que si les Français n'achètent pas plus de vin en grande distribution, ils acceptent de payer un prix unitaire plus élevé, largement supérieur à l'augmentation du coût de la vie. Cela traduit à la fois une recherche de qualité et une modification des modes et des occasions de consommation. ' Reste à savoir maintenant si ces 5 % correspondent à un surplus de marge pris par le distributeur ou s'ils sont allés dans la poche du vendeur...La croissance globale du chiffre d'affaires des appellations (8 %) se retrouve dans tous les vignobles français. Le Bordelais (+ 12,2 %), le Sud-Ouest (+ 12,5 %) et la Bourgogne (+ 10,3 %) ont connu, en 1997 dans les grandes surfaces, une croissance en valeur à deux chiffres. Si pour les deux derniers, cette progression résulte avant tout d'une augmentation des volumes vendus, pour le Bordelais, l'explication est surtout à chercher dans une hausse du prix moyen de vente de la bouteille (même si les volumes augmentent aussi). Pour les autres bassins d'appellation, la croissance en valeur en 1997 est la suivante : 7,5 % en Languedoc-Roussillon, 7,1 % en Val-de-Loire, 5,5 % en Provence-Corse, 2,5 % pour la vallée du Rhône, 2,2 % pour les AOC du Beaujolais et 1,4 % pour l'Alsace. On peut noter que le Bordelais représente à lui seul 30 % des ventes des appellations en volume et 37 % en valeur (4,8 milliards de francs).Au niveau des couleurs, on note que le marché des rosés est en forte croissance, en volume (7,2 %) comme en valeur (8,5 %). Ceux de la vallée de la Loire se portent particulièrement bien, après une période difficile (+ 15 % pour leur chiffre d'affaires en 1997). Pour les rosés de Provence et de Corse, les résultats sont moins brillants (+ 3 % en volume et + 4 % en valeur). A l'image des autres vins du département, les rosés girondins battent des records.Pour les blancs d'appellation, ceux du Val-de-Loire et de Bourgogne voient leur prix moyen de vente diminuer de 1 %, avec des volumes en progression. A l'inverse, l'Alsace voient ses volumes diminuer de 3 % et ses prix moyens de vente augmenter de 4 %. Après une grave crise, et même si elle n'est pas finie, les blancs de Bordeaux reprennent des couleurs : chiffre d'affaires en hausse de 14,5 %, + 8 % en volume, + 6 % pour le prix moyen de la bouteille.Alors qu'à l'exportation, les vins de pays ont de bons résultats, leur marché stagne dans la grande distribution française : - 3 % en volume en 1997 et valeur égale. Ce sont surtout les rouges (plus de deux tiers des volumes totaux) qui souffrent alors que les blancs (4 % du marché) progressent en volume comme en valeur. A l'intérieur de cette catégorie, les vins de cépages (qui représentent, avec 355 000 hl, 16,5 % de l'ensemble) vont bien : + 6,5 % en volume pour 1997, + 10 % en valeur. Pour l'ensemble, seuls les vins de pays régionaux (d'Oc, du jardin de la France...) progressent.Dernier segment du marché : les vins de table. Sans surprise, ils régressent en valeur (- 5 %) comme en volume (- 6 %) pour toutes les couleurs. Quand on rentre dans les détails, tout n'est pas si négatif. Alors que les VDPCE (vins de différents pays de la Communauté européenne) ont diminué de 8 % en valeur comme en volume, les VDT français rosés et blancs enregistrent une croissance mais ils représentent des petits volumes.Les vins étrangers - et identifiés comme tels - vendus en GMS représentent toujours de très faibles volumes : 150 000 hl (deux tiers de rouges) pour un chiffre d'affaires de 290 millions de francs. C'est + 1,9 % en volume et + 4,5 % en valeur par rapport à 1996. Au total, les vins étrangers représentent 1,5 % du total de tous les vins tranquilles vendus en GMS.

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