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Des démarches collectives

La vigne - n°90 - juillet 1998 - page 0

La traçabilité accompagne les démarches d'identification des vins, que ce soit dans le cadre d'un cahier des charges ou d'une appellation.

Depuis dix ans, nous développons la lutte raisonnée. Nous avons fait beaucoup d'efforts au vignoble, que nous voulons protéger et valoriser , explique Laurent Delière, oenologue au Comité de développement du Beaujolais. Dire que l'on pratique la lutte raisonnée est une chose, le prouver en est une autre. ' Pour communiquer sur des bases sérieuses, nous avons établi un cahier des charges technique et nous avons demandé au BVQI, un organisme de contrôle extérieur, de vérifier qu'il était bien appliqué. 'Pour identifier les vins issus de ces vignes cultivées en lutte raisonnée, la traçabilité ne partira pas de la parcelle mais de l'exploitation, les vignerons s'engageant à pratiquer cette méthode de protection sur l'ensemble de leur surface. Au niveau des coopératives et des négociants, ces vins seront traités dans des cuves identifiées.Pour 1998, vingt-deux vignerons se sont lancés dans cette opération, qui devrait s'étendre dans les années à venir. Elle sera pilotée par une association sous la loi de 1901, les contrôles étant sous-traités avec le Comité de développement et le BVQI. ' Nous allons déposer une mention qui sera apposée sur les bouteille et qui précisera que ces vins sont issus de raisins cultivés suivant un cahier des charges lutte raisonnée. ' Avant d'être agréés par un comité de contrôle, les vignerons intéressés devront suivre une formation et accepter un audit de leurs pratiques. Ils enregistreront ensuite toutes les interventions réalisées au vignoble. La moitié des parcelles seront contrôlées chaque année par sondage. Les carnets d'enregistrement, renvoyés après les vendanges, seront vérifiés avant d'attribuer la possibilité d'utiliser la mention.Dans les appellations, les contrôles qui se développent en aval s'appuient aussi sur la traçabilité. ' Nos appellations constituent des marques collectives que nous devons gérer avec la même rigueur qu'une entreprise gère sa marque individuelle. Nous sommes dans une logique de marché. Nous investissons en image sur des vins qui doivent en être dignes à l'arrivée ', affirme Jérôme Agostini, le directeur du Comité national des interprofessions (Cnive).Dans plusieurs régions, celles-ci ont déjà mis en place des observatoires de la qualité. Elles prélèvent au hasard dans les linéaires des vins qu'elles dégustent. Si la qualité n'est pas conforme à ce qu'elle devrait être dans l'appellation, elles en informent le vigneron concerné. Une réflexion est menée par les organisations professionnelles pour étendre ces autocontrôles, en systématisant les prélèvements pour qu'ils soient plus représentatifs de l'offre et en envisageant des sanctions en cas de problèmes à répétition (La Vigne de mai dernier, p. 22). ' La filière compte une multitude d'opérateurs, qui sont solidairement responsables en termes d'image. Il suffit que quelques-uns ne jouent pas le jeu pour que tous en souffrent. Le suivi en aval permettrait de retirer progressivement du marché les quelques vins qui ne devraient pas y être. Le problème peut venir de la qualité intrinsèque du vin mais aussi des conditions de stockage et de commercialisation. Nous avons commencé un travail sur ce thème avec la grande distribution, que nous comptons poursuivre ', ajoute Jérôme Agostini.

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