Sur les 285 élèves et étudiants que compte le lycée, 39 % sont des enfants d'agriculteurs ou de salariés agricoles. Mais il existe des différences importantes selon les cycles. En Bepa et bac professionnel qui préparent généralement à l'installation, 54 % des effectifs sont issus du monde agricole. En bac S et bac technologique au contraire, ils ne sont plus que 27 %. Au niveau du BTS, 37 % des jeunes viennent du milieu agricole. Mais là encore, il faut distinguer le BTS viti-oeno, où plus de 50 % des effectifs sont des enfants d'agriculteurs ou de salariés agricoles, et le BTS technico-commercial vins et spiritueux où ils ne sont plus que 28 %. Le nombre de jeunes issus de milieu non agricole est effectivement en augmentation dans nos filières d'enseignement. Et heureusement car le secteur viticole est très porteur en terme d'emploi. En moyenne, le lycée reçoit chaque année 120 offres d'emploi. Or, bien souvent, les jeunes issus du milieu ont pour objectif de s'installer. Il faut donc d'autres jeunes pour répondre à ces opportunités. Ces derniers temps, par exemple, beaucoup d'offres portent sur le commercial et les tractoristes. Avant, les vignerons bougeaient peu de leurs exploitations. C'était donc toujours eux qui conduisaient leur tracteur. Maintenant, ils se rendent régulièrement à des manifestations. Ils ont besoin de quelqu'un qui soit capable de conduire et d'entretenir le tracteur. Il est important pour nous d'être proches des professionnels car cela permet d'adapter nos formations. D'ailleurs, actuellement, nous arrivons à placer tous les jeunes qui sortent du lycée. Pour inciter les élèves non issus du milieu agricole à suivre un enseignement agricole, nous invitons des classes de 6e et 5e, accompagnées de leurs professeurs de biologie et du principal de collège, à venir visiter l'exploitation du lycée. Nous faisons aussi des journées portes ouvertes. ' En 1985, 42,4 % des élèves de l'enseignement agricole venaient du monde agricole, de familles d'exploitants ou de salariés agricoles. A la rentrée 1997, ils n'étaient plus que 21,3 %. Les catégories sociales les plus représentées aujourd'hui sont celles des ouvriers et des employés. Il existe plusieurs explications à ce phénomène. Premièrement, on observe une chute importante des naissances dans la population agricole. Dans les années soixante, on en comptait environ 100 000 par an contre 25 000 en 1985. Or, ce sont les jeunes nés dans les années quatre-vingt-cinq qui arrivent maintenant dans les lycées agricoles. Cette diminution des naissances est la conséquence directe de la chute de la population agricole. La deuxième raison est liée à la diversification des formations agricoles. En 1985, 60 % des effectifs des formations professionnelles et technologiques portaient sur le secteur de la production. A la rentrée 1997, ils n'étaient plus que de 41 %. Dans la même période, le secteur de l'aménagement (des forêts et des paysages) est passé de 6 à 18 % des effectifs, les services et la commercialisation de 31 à 35 %, la transformation de 3 à 6 %. Dans les formations purement agricoles, on trouve surtout des enfants d'agriculteurs qui se destinent à la reprise de l'exploitation. Les jeunes non issus du milieu agricole s'orientent davantage vers des formation tertiaires. Enfin, une autre raison qui peut expliquer la venue de jeunes d'autres milieux aux formations agricoles : les bons taux d'insertion dans les métiers du paysage, de la transformation...Au niveau du BEP, par exemple, ce taux est supérieur à celui de l'enseignement traditionnel. ' Aujourd'hui, nous avons 315 élèves et apprentis. En formation initiale, les effectifs augmentent tandis que le nombre d'actifs en agriculture diminue. Il est donc logique que la proportion de jeunes issus de milieux non agricoles augmente. Il existe des variations selon les niveaux. Aux niveaux CAP et BEP, 60 % sont des enfants d'agriculteurs ou de salariés agricoles. Au niveau BTS, ils ne sont plus que 20 %. Ces jeunes ont la pratique et la connaissance du milieu. Ceux qui ne viennent pas du milieu agricole ont des connaissances générales plus importantes. Pour le BTS viti-oeno, nous commençons l'année avec des groupes de rattrapage pour mettre tout le monde à niveau. Pour les uns, on force sur les mathématiques, la chimie et la biologie. Pour les autres, on travaille surtout les notions de base techniques. En fin de cycle, un quart des élèves part en production. Les emplois en amont et en aval de la filière représentent les trois quarts des débouchés. Actuellement, il y a plus d'offres d'emploi que de jeunes disponibles. Nous essayons d'ailleurs de communiquer sur ce point auprès des lycées et par le biais de la presse locale. .