Des tris sévères

En Touraine, dans les appellations Vouvray et Montlouis, la pourriture noble a eu beaucoup de mal à s'installer. ' La maturation a évolué très lentement et la pourriture grise était présente dès le début, explique Jean-Marc Rolland, de la chambre d'agriculture. Beaucoup ont choisi de faire des demi-secs ou des effervescents. ' En Anjou, Anne Blain, du laboratoire Berger, observe : ' Les tris ont été très serrés. Il a fallu éliminer la pourriture grise, aigre et le moisi, mais 10 jours de beau temps ont permis d'avoir des degrés potentiels de 17 à 19 sur les vendanges atteintes de pourriture noble '.En Alsace, il n'y aura pas autant de sélections de grains nobles qu'en 1997. Toutefois, une période sèche fin octobre a permis d'obtenir des jus à des densités de 1 110 à 1 130. A Gaillac, où il y a eu très peu de pourriture grise sur les cépages blancs, les parcelles destinées au gaillac doux liquoreux mettent du temps à se concentrer, car le climat reste obstinément au froid humide. A Monbazillac, les pluies de début octobre semblaient compromettre la concentration des baies. Mais deux semaines de temps chaud et sec ont permis de rattraper la situation. ' La vendange, pourrie, s'est bien concentrée. Le troisième tri a permis de récolter des degrés potentiels de 18-19 et la qualité est belle dans l'ensemble ', annonce Cécile Laval, de la chambre d'agriculture.' En Sauternais, le millésime s'annonce excellent, aussi riche qu'en 1989 ou 1990, estime un oenologue. Le premier tri a été de très bonne qualité, suivi d'un deuxième plus moyen en raison des pluies, puis le temps s'est installé au beau fixe, permettant de faire un troisième tri de belle qualité, sans déviation en pourriture grise ou blanche. Au final, les degrés potentiels atteignent 19 ou 21 et les acidités sont un peu basses. ' A la cave coopérative de Jurançon, la production 1998 sera en grande partie des vins moelleux, ce qui témoigne d'une bonne année : si le premier tri était de qualité moyenne, trois jours de beau temps avant les vendanges ont permis de ramasser le petit manseng à 15-16° et le gros manseng à 14°. Les vendanges tardives, qui débuteront le 9 novembre, s'annoncent également sous de bons auspices.