Après le refrain - un brin ' chambreur ' - sur les Brésiliens en juillet dernier (au moment de la Coupe du monde de football), un autre aurait pu le supplanter en septembre et en octobre 1998 : mais où sont donc les vendangeurs? Certes, la difficulté de trouver des vendangeurs ne touche pas tous les vignerons. Mais les professionnels notent tout de même une nette recrudescence des problèmes. A la difficulté de recruter s'ajoute celle de conserver le même effectif pendant toute la durée des vendanges. ' Cette année, plusieurs vendangeurs sont partis en cours de semaine parce qu'ils en avaient assez, relate un vigneron bourguignon. Il y a encore cinq ans, cette situation ne se serait jamais produite. ' Autre constat déroutant : ' Dans certaines ANPE de zones viticoles, aucun jeune chômeur n'a voulu participer aux vendanges, s'étonne un responsable professionnel viticole. Heureusement que les étudiants n'avaient pas tous repris les cours. 'Le monde viticole est loin d'être isolé dans sa quête de main-d'oeuvre saisonnière. Les producteurs de fruits et légumes ou les entreprises agroalimentaires sont eux aussi confrontés au problème. Les dernières mesures prises par les pouvoirs publics ne vont d'ailleurs pas toujours dans le sens des ' petits boulots '.Depuis l'augmentation des cotisations sociales pour les travailleurs saisonniers, opérée il y a quelques années, le salaire net d'un vendangeur a considérablement baissé. Les travaux de cueillette ou les vendanges ont donc perdu de leur attrait. Autre point noir, le logement des saisonniers est soumis à des contraintes particulièrement lourdes (voir La Vigne de juillet-août 1998, page 34). De plus, la tolérance quant au travail des actifs pendant les vendanges se fait de plus en plus rare. Elle varie selon les inspections du travail mais du point de vue de la loi, cette pratique est interdite.Cette situation favorise les achats de machines à vendanger, ' les soucis de personnel étant souvent cités parmi les premiers arguments ', précise un concessionnaire. Pour les appellations où la récolte manuelle est obligatoire (beaujolais, champagne, crémants), l'heure est à la recherche de solutions. Des discussions se maintiennent avec les pouvoirs publics pour assouplir certaines mesures, avec une marge de manoeuvre néanmoins assez limitée.