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Nos priorités dans la négociation

La vigne - n°96 - février 1999 - page 0

A la suite d'une rencontre avec le ministre de l'Agriculture, en janvier, et de plusieurs réunions, notamment au niveau de l'Onivins, la filière vitivinicole française a défini sa stratégie commune dans le cadre des négociations de la future OCM (organisation commune du marché) du vin. L'Allemagne, qui préside l'Union pendant ce premier semestre, espère un accord politique sur le sujet en mars. ' On se rappelle d'où l'on vient. On ne souhaite pas y retourner ', rappelle Denis Verdier, coopérateur dans le Gard et président du conseil de direction de l'Onivins. Il fait allusion au précédent projet de réforme qui avait, comme pierre angulaire, l'arrachage et sur lequel la filière était divisée à la négociation. ' On espère que cette réforme ne viendra pas perturber la belle dynamique de notre viticulture ', ajoute-t-il.Première priorité : le potentiel de production et la restructuration du vignoble. La Commission propose 1 % de croissance du vignoble sur dix ans. ' C'est trop peu. On souhaite 1 % sur la période 2000-2003 pour répondre à une demande croissante. Mais si en France, le potentiel viticole est bien connu, je ne suis pas sûr qu'ailleurs, ce soit le cas ', indique un responsable, rappelant le CVI (casier viticole informatisé) ' approximatif ' de l'Italie ou de la Grèce, par exemple. Sur le plan de la reconversion du vignoble : 50 000 ha annuels sont prévus, à répartir entre les différents Etats membres. Le Midi de la France, le Sud-Ouest et la Loire sont surtout concernés. ' C'est l'exemple type des mesures que nous privilégions : des investissements structurants, pas des compléments de prix. Aujourd'hui, l'aide est en moyenne de 22 000 F/ha restructuré. On demande le double pour atteindre 30 % d'aides, sachant que planter 1 ha revient entre 120 000 et 140 000 F ', indique-t-on. Le monde des coopératives réclame aussi une relance des investissements d'équipements, financés par l'Union, une ligne budgétaire en sommeil ces derniers temps.Deuxième priorité : la gestion du marché à travers les distillations. Seuls les vins de table sont concernés. Paris soutient l'idée de garder une distillation obligatoire, pour son aspect dissuasif : ' Ne cassons pas un dispositif qui sans l'utiliser, comme c'est le cas depuis trois ans, fonctionne '. Mais l'Italie, par exemple, n'en veut pas. Troisième thème : les interprofessions. C'est en France que ces structures ont le rôle le plus abouti. ' Leur statut comporte une fragilité juridique. On aimerait un cadre européen sécurisant ', indique-t-on. Il est vrai que dans plusieurs vignobles, des contentieux existent entre des vignerons et ces structures; ils portent notamment sur la légitimité des cotisations. C'est le cas en Anjou. Sur les pratiques oenologiques, c'est le statu quo : ' Sur ce sujet, il n'y a que des coups à prendre! ', indique un responsable.' Sur une négociation comme celle-ci, il faut quelques idées claires. On ne pourra pas tout obtenir. D'autant que la viticulture pourra être une monnaie d'échange dans le cadre plus global de la réforme de la Pac (politique agricole commune). On est aussi prêt à discuter avec les pays du Nord, ' donnant, donnant ' par rapport au dossier de la mise en bouteilles obligatoire dans la région de production, indique un responsable. Une chose est sûre : le vin coûte peu à l'Union et ses investissements dans notre filière ont le meilleur rapport qualité-prix de toutes les productions agricoles, en termes d'emplois, de rentrées financières, d'exportation, de notoriété économique et culturelle. '.Mauvais point : la promotion. Alors que la Commission semblait prête à envisager la chose, la France freinerait des quatre fers. ' Notre promotion consiste à placer l'Hexagone comme pays de référence pour la viticulture mondiale. Quel intérêt aurait-on à impulser une campagne communautaire sur le vin? ' indique un responsable, oubliant que des continents entiers s'ouvrent au vin et qu'un leader s'en tire toujours mieux sur un marché récent.

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