ImprimerLa taille a bien avancé, surtout dans les régions méridionales qui ont bénéficié de bonnes conditions climatiques. Dans le nord, les terrains détrempés sont impraticables et les travaux de désherbage, du sol ou de broyage des sarments sont retardés.
Beaucoup de précipitations sur la plupart des régions (hors littoral méditerranéen) ont complètement détrempé les sols. Fin février, la taille est terminée dans le Haut-Rhin ou en Côte-d'Or, où les vignerons débutent l'attachage des arcures ou des baguettes. Des épisodes neigeux ont atteint la Champagne, l'Alsace, la Bourgogne... En Alsace, la température est descendue pendant deux jours à - 15°C, voire plus par endroits. Les dégâts du froid, s'il y en a, se verront au débourrement. En Champagne, février a compté une vingtaine de jours de pluie, retardant l'achèvement des travaux de taille. ' Les sols sont difficilement praticables. Cela devient problématique pour les désherbages précoces, qui devront être terminés avant le 15 mars. Les vignerons essaient de tirer parti des éclaircies où le sol se ressuie un peu ', explique Marie-Laure Panon, de l'interprofession.En pays nantais, la taille avance sereinement, déjà faite aux deux tiers. S'il n'y a pas eu de période de grand froid, en revanche, le mois de février a été assez humide mais sans trop gêner l'application des traitements d'hiver. ' Cette période un peu creuse est l'occasion pour les vignerons de participer à des réunions sur la gestion des effluents ', explique Nadège Brochard, de la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique. A Bergerac, où les travaux sont avancés du fait de séquences douces, les traitements d'hiver ne sont pas achevés. Il faudra attendre le ressuyage du sol. ' L'humidité des sols aura permis à l'enherbement de bien prendre ', ajoute Philippe Gabillot, de la chambre d'agriculture de Touraine, où le développement végétatif des autres arbres fruitiers se passe normalement. Les vignerons tourangeaux sont occupés dans les caves, à préparer les mises du millésime 98, dont les agréments sont terminés.Dans le Médoc, seules restent à tailler quelques jeunes vignes. Les traitements contre l'esca sont pour la plupart exécutés. Ceux qui restent à faire demanderont un peu plus de prudence car sur les parcelles les plus précoces, le gonflement des bourgeons est proche. Sur les bois, on note fréquemment des dégâts d'excoriose. ' Lorsque la parcelle n'a pas eu de traitement à l'arsénite contre l'esca, il faudra prévoir un traitement de printemps spécifique contre l'excoriose ', explique Laurent Bernos, de l'Adar du Médoc.Si les vignerons du nord ont travaillé sous la pluie, en revanche, dans le sud, ils ont bénéficié d'excellentes conditions. ' Les travaux ont rarement été aussi avancés à cette période, explique Olivier Jacquet, du GDA du Vaucluse. Le travail du sol commence, et les apports d'engrais se font dans de bonnes conditions. ' Mimosas et amandiers sont en fleurs.Dans le Var, la taille est terminée et les vignerons en profitent pour positionner les premiers désherbages. L'herbe n'a pourtant pas tellement poussé, en raison d'une réserve en eau un peu insuffisante. Les plantations ont également débuté dans de bonnes conditions. Les tous premiers pleurs ont eu lieu dans ce département dans quelques situations les plus précoces du golfe de Saint-Tropez. Dans l'Aude, le mois de février a été ensoleillé mais froid jusqu'au 20 février. Il a gelé jusqu'à - 7°C.' L'année 1999 sera vraisemblablement moins précoce que 1998. Le sol se réchauffe doucement : on enregistrait 6°C à 50 cm de profondeur fin février, alors que l'année dernière à la même époque, la température s'élevait déjà à 10°C, ce qui représente le ' zéro de végétation ' ', explique Gilbert Cazals, de la chambre d'agriculture de l'Aude. Ce retour à la normale, après une année extrêmement précoce, est plutôt favorable vis-à-vis des risques de gel. On attend cette année une bonne fertilité et une bonne sortie sur les vignes du littoral méditerranéen touchées par le gel en 1998.