Les résidus de soufre sur les raisins sont d'autant plus abondants que les traitements ont lieu tard. Cependant, ils ne dépassent jamais le cinquième du seuil réglementaire.
Afin de compléter le plan de surveillance des résidus sur les raisins et dans les vins réalisé depuis 1990, les services régionaux de la Protection des végétaux ont analysé les résidus de soufre. L'objectif était de mesurer seulement le soufre minéral correspondant, en principe, à l'apport dû aux traitements phytosanitaires. Les résultats de cette étude montrent que les niveaux de résidus sont très faibles sur les raisins et très inférieurs à la valeur indicative réglementaire de 50 mg/kg de fruits et légumes.Les prélèvements ont été réalisés par des agents de la Protection des végétaux sur des parcelles dont l'itinéraire technique et l'utilisation des produits phytosanitaires étaient clairement identifiés. Les analyses ont été effectuées au Grappa (Groupement de recherches et d'analyse des pesticides sur les produits alimentaires) de Montfavet (Vaucluse), selon les bonnes pratiques de laboratoires (BPL).Contrairement aux années précédentes où les analyses avaient porté sur le dosage du soufre total en 1997, seul le soufre minéral a été mesuré. Ce dernier correspond, en principe, à l'apport dû aux traitements. Seuls des échantillons de raisins ont été analysés. En effet, en raison de l'apport de soufre sous forme de SO2 lors de la vinification, cette matière active n'a pas été recherchée dans le vin. La technique analytique repose sur une extraction au dichloroéthane, suivi d'un dosage par chromatographie liquide haute performance avec détecteur d'ultraviolet.Les prélèvements ont eu lieu en Aquitaine, Bourgogne, Centre, Champagne et Rhône-Alpes. Au total, 58 échantillons ont été analysés en provenance de parcelles traitées. Les quantités retrouvées sont de 0,5 à 9,7 mg/kg, 0,5 mg/kg étant la limite de détermination sur raisin.Le soufre se retrouve dans 40% des échantillons analysés (23 sur 58). Les teneurs en résidus sont bien corrélées avec le délai d'application avant récolte. Pour un délai supérieur à 50-60 jours entre le dernier traitement et la récolte, la quantité de matière active retrouvée sur l'échantillon est, la plupart du temps, inférieure à la limite de détermination fixée à 0,5 mg/kg. Par contre, plus ce délai se réduit et s'approche des 30 à 40 jours, plus la probabilité de retrouver des résidus dans les échantillons croît avec des teneurs comprises entre 1 et 4 mg/kg.Les deux valeurs les plus hautes enregistrées (6,3 et 9,7 mg/kg) correspondent à des délais de 32 jours entre le dernier traitement et la récolte. L'une de ces valeurs correspond à une quantité cumulée de matière active importante (102 kg/ha au total). Dans ce dernier cas, 14 applications de soufre ont été effectuées tout au long de la saison. D'une manière générale, des résidus de soufre sont détectés pour des apports cumulés supérieurs à 45 kg/ha.Quoi qu'il en soit, toutes ces valeurs sont très inférieures à la norme réglementaire retenue sur les fruits et légumes de 50 mg/kg. La situation des résidus concernant le soufre minéral sur les raisins décrite dans ce plan de surveillance est tout à fait satisfaisante.