Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1999

Les acariens microscopiques

La vigne - n°97 - mars 1999 - page 0

Les premiers signes de l'acariose et de l'érinose apparaissent dès le début du printemps. Seul le premier de ces deux acariens peut poser de véritables problèmes, notamment les années où le départ en végétation est lent. Pour positionner un traitement, on ne peut pas se baser sur le comptage de ces individus microscopiques. Il faut donc s'appuyer sur l'observation des symptômes.

Les acariens de l'érinose et de l'acariose appartiennent à la famille des ériophyides. Les autres acariens phytophages répertoriés sur la vigne, comme les araignées rouges ou jaunes, font partie d'une autre famille : les tétranyques. Ces derniers sont deux à trois fois plus grands que les ériophyides, dont la longueur ne dépasse pas 0,15 mm pour les phytoptes de l'acariose et 0,2 mm pour ceux de l'érinose. L'espèce responsable de l'érinose (Colomerus vitis) manifeste sa présence par des symptômes facilement reconnaissables. Des boursouflures apparaissent sur la face supérieure des jeunes feuilles. Elles sont recouvertes d'un feutrage sur la face inférieure. Les acariens vivent à l'intérieur de ces galles. Généralement, les dégâts causés par l'érinose restent limités et n'affectent pas la récolte. Cependant, en cas de forte attaque, ces acariens peuvent provoquer de la coulure et, éventuellement, une diminution de la capacité de floraison l'année suivante. Dans le cas où une forte attaque se produit, il convient, l'année suivante, de traiter au soufre mouillable au stade bourgeon dans le coton. Cela suffit à éradiquer l'érinose ou à en limiter les conséquences. L'acariose est causée par un acarien lui aussi microscopique, appelé Calepitrimerus vitis. Les symptômes sont différents selon que l'attaque se produit au printemps ou pendant l'été. Ils sont parfois assez difficiles à reconnaître au printemps et une observation microscopique peut s'avérer nécessaire (voir ' Des confusions possibles ' ci-contre). Les acariens passent l'hiver sous forme de femelles, que l'on trouve sous les écorces et sous les écailles des bourgeons. Dès le débourrement, elles se concentrent au niveau des bourgeons, puis envahissent les jeunes pousses. Elles piquent les organes végétaux pour se nourrir. Compte tenu de leur très petite taille, les acariens ne peuvent pas ' s'attaquer ' à des feuilles âgées recouvertes de cuticules. C'est pourquoi ils migrent vers les zones en croissance pendant toute la période végétative de la vigne. Les femelles pondent très rapidement après le débourrement. Les oeufs incubent une dizaine de jours, puis donnent des larves qui, après un même laps de temps, donnent des nymphes. Les adultes en sortent une semaine après et commencent à se nourrir. Trois à quatre générations peuvent ainsi se succéder. Dès le début du mois d'août, le nombre de femelles présentes sur les feuilles diminue. Elles commencent à se regrouper à la base des sarments et dans les bourgeons inférieurs (voir infographie). L'acariose provoque des dégâts d'intensité très variable. Ils sont d'autant plus importants que le départ en végétation est lent et donc que le printemps est froid car les acariens envahissent alors tout le feuillage. En cas de forte attaque, l'acariose peut provoquer un arrêt de la végétation. Dans certains cas, les ébauches de grappes sont atteintes, ce qui entraîne une coulure importante. Sur de jeunes plantes, on peut même observer la mort de certains pieds. L'acariose a aussi des conséquences sur le cycle de l'année suivante du fait du départ de nombreux bourgeons secondaires et de gourmands et du mauvais aoûtement du bois. L'acariose d'été peut entraîner une chute prématurée du feuillage mais n'a généralement pas de répercussions sur la récolte. Cependant, en cas de populations très importantes, l'activité photosynthétique est perturbée et cela peut affecter le degré. La lutte contre l'acariose est rendue difficile par la petite taille des individus. En effet, il n'est pas question de faire des comptages au vignoble. En admettant même que l'on examine les bois de taille au microscope, il est difficile de donner un seuil d'intervention car pour un même nombre d'acariens, les attaques seront plus ou moins fortes selon les conditions de croissance de la vigne au printemps. En général, on intervient avant le débourrement, uniquement si d'importants symptômes ont été observés l'été précédent. Pourtant, certains chercheurs estiment qu'il n'existe pas de corrélation et qu'une forte infestation en été peut être suivie d'un printemps sans problème. Dans le doute, certains conseillent de traiter en préventif. D'autres préfèrent n'intervenir qu'en cas d'apparition de symptômes ou si les conditions climatiques du printemps sont favorables à l'acariose. Il semble que l'acariose recule dans de nombreux vignobles grâce à la présence des acariens prédateurs que sont les typhlodromes. Mais tout dépend du niveau de population de chacun car les acariens C. vitis peuvent être très nombreux.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :