Si la maladie est globalement bien contenue par endroits, la recherche de nouveaux foyers de flavescence dorée réserve encore de mauvaises surprises.
L'historique de la flavescence dorée est difficile à établir. D'abord, les premières identifications, faites visuellement, peuvent souffrir d'une confusion avec le bois noir, maladie à phytoplasme qui présente les mêmes symptômes. Ce sont les tests sérologiques et génomiques qui ont permis d'identifier avec certitude le phytoplasme de la flavescence.A Cognac, par exemple, certains foyers avaient été découverts en 1987, mais le doute plane actuellement en faveur du bois noir. ' La plupart de ces parcelles ont été détruites et sur celles qui restent, l'identification visuelle n'a pas pu être confirmée en laboratoire, explique Danièle Legall, de la Protection des végétaux de Cognac. Il n'y a eu aucune extension entre 1987 et 1997, alors que la cicadelle a toujours été présente. Ce devait être du bois noir ', conclut-elle.Ensuite, les prospections qui permettent de faire un état des lieux de la contamination chaque année, ont des limites : il est matériellement impossible de faire le tour d'un département sur la période restreinte d'expression des symptômes. Il est donc difficile de dater précisément certains foyers, découverts alors qu'ils étaient déjà étendus.L'épidémie touche la moitié sud de la France (voir infographie). D'abord présente dans l'Ouest audois, elle s'est étendue aux Pyrénées-Orientales puis à l'Hérault. La découverte des premiers foyers en 1982-1983 a coïncidé avec une période de grande restructuration. 70 000 ha ont été arrachés en douze ans et 37 000 ha replantés, ce qui a contribué à calmer la maladie. En 1993, l'épidémie s'est réactivée à partir des vieux foyers. L'année 1997, favorable aux populations de cicadelles, a contribué à son amplification.La flavescence dorée est véhiculée par les plants, d'autant plus que les porte-greffes n'extériorisent pas les symptômes. Ce serait de cette façon que la flavescence est parvenue dans la région de l'Entre-deux-Mers, vignoble en reconversion dans les années quatre-vingt au cours desquelles de nombreuses plantations ont alors eu lieu. Les risques sont importants, puisque la cicadelle est présente sur de nombreuses régions, encore indemnes de flavescence, et où les foyers pourraient s'étendre. Reste les mesures d'arrachage, la lutte chimique contre le vecteur et le traitement des bois à l'eau chaude pour éliminer le phytoplasme des plants.