En 1998, 115 dossiers sont passés en commission et une centaine d'installation ont véritablement eu lieu. Le décalage entre le passage en commission et l'installation réelle s'explique par des événements qui peuvent retarder ou faire échouer le projet, comme un achat ou une location de terre qui n'a pas lieu. Cela représente une forte progression des installations aidées par rapport à 1997 où 65 jeunes agriculteurs s'étaient installés. Ils étaient 41 en 1996, 49 en 1995... Sur la totalité des installations, près de 80 % se font en viticulture. La hausse semble se poursuivre en 1999 car les stages de 40 heures sont à saturation. Depuis le début de l'année, 40 jeunes sont déjà passés en commission. Il est difficile de comparer l'évolution des installations aidées et non aidées. Lorsqu'on recense les installations par le biais de la MSA, il faut écarter les plus de 40 ans, les pluriactifs... Nous avions enquêté dans le département en 1995. Il ressortait que seulement un tiers des jeunes s'installaient avec les aides. Actuellement, on devrait se situer à 50 %. Il y a plusieurs explications. Les points installation ', mis en place fin 1995, permettent de renseigner les candidats sur l'intérêt des aides. Pour la viticulture, la bonne tenue des cours et l'attribution de droits gratuits expliquent aussi cette évolution. D'ailleurs, lors du deuxième versement de la dotation jeune agriculteur (DJA), on constate que dans la plupart des cas, les revenus disponibles espérés sont largement dépassés. Il semble aussi que le stage de six mois soit rentré dans les moeurs. De plus, les jeunes qui suivent un BPREA par apprentissage peuvent le faire valider en stage de six mois. L'un des derniers freins reste lié au niveau de formation exigé. '' Depuis 1995, le nombre d'installations aidées en Champagne décroît. En 1998, sur les trois départements concernés (Marne, Aisne, Aube), il y a eu 33 installations aidées en viticulture contre 40 en 1997, 45 en 1996 et 49 en 1995. Sur les cinq dernières années, 78 % des installations viticoles se sont faites dans la Marne. Mais avec 20 installations aidées en 1998, ce département atteint son plus bas niveau sur dix ans. Nous sommes loin des objectifs fixés en 1995 dans le cadre de la charte nationale pour l'installation. Plusieurs explications peuvent être avancées. Le contingent de droits disponibles est faible. Or, on ne peut pas se constituer une exploitation viable avec 10-15 ares de droits de plantation par an pendant cinq ans. Pour certains, l'obtention de la capacité professionnelle reste un obstacle important. Peut-être faudrait-il trouver des solutions pour intégrer les jeunes qui n'ont pas le niveau suffisant. De plus, l'installation en Champagne se fait généralement petit à petit avec quelques ares. Or, l'Administration considère que vous êtes installés dès la première déclaration de récolte et non au moment de l'obtention des aides. Cela signifie qu'un jeune qui aurait fait une déclaration de récolte depuis cinq ans avant de s'installer ne pourra pas bénéficier de l'abattement fiscal de 50 % sur les bénéfices agricoles. En 1998, nous avons organisé une journée sur l'installation au syndicat avec des jeunes et leurs parents, en présence de différents intervenants. Nous allons également dans les lycées à la rencontre des jeunes. '' En 1998, on a enregistré une baisse globale des installations aidées en agriculture. Ceci s'explique en grande partie par le climat incertain lié à la réforme de la Pac. A l'inverse, dans la plupart des régions viticoles, notamment du sud de la France, les installations aidées ont augmenté de façon significative. La charte nationale mise en place en 1995 y contribue. En effet, au niveau des ' points installation ', les jeunes trouvent désormais un interlocuteur qui les suit et les aide tout au long de leur installation. La politique des droits gratuits a aussi incité de nombreux jeunes à passer par l'installation aidée. En vins de table et de pays, on peut obtenir 6 ha avec la DJA et 3 ha avec le Pam. En AOC, le syndicat doit donner la priorité aux jeunes mais il n'y a pas d'affectation obligatoire. C'est probablement ce qui explique la tendance à la hausse des installations aidées dans les départements producteurs de vins de table et de pays. Le stage de six mois, souvent cité comme un handicap, est un faux problème qui vient davantage de la mentalité des parents que des jeunes. Le CNJA a signé une convention avec l'Onivins pour mener une étude sur l'installation en viticulture. Une première partie quantitative consiste à collecter des données chiffrées pour comparer le nombre d'installations aidées ou non, par secteur, par région... A partir de ces informations, le comité de pilotage décidera de différents thèmes à approfondir par une enquête de terrain. Cela pourrait être, par exemple : pourquoi la proportion d'installations aidées est-elle plus importante ou plus faible dans telle zone? Cette étude nous permettra de faire des propositions au ministère pour améliorer encore les dispositifs d'installation. '