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Tout le savoir-faire du merrandier

La vigne - n°98 - avril 1999 - page 0

Le travail du merrandier commence sur l'arbre abattu et s'achève une fois les merrains préparés : c'est le début des fûts de chêne. Grâce à son savoir-faire, il sait respecter la fibre du bois tout en limitant les pertes.

Dans le schéma classique de l'exploitation des forêts de chêne, le premier intervenant est l'exploitant forestier. C'est lui qui se porte acquéreur des coupes mises en vente par l'ONF (Office national des forêts) ou, plus rarement, par les particuliers. Dans la plupart des cas, il lui revient aussi d'abattre les arbres et d'en valoriser les différentes parties (voir La Vigne n° 65, pages 52-53).La grume à merrains, intéressante pour la tonnellerie, est constituée de troncs réguliers d'un diamètre compris entre 40 et 60 cm. Elle est prise en charge par le merrandier. Il débite la grume en billons de 1,10 m, soit la longueur d'une douelle. Puis les billons sont fendus dans le sens de la longueur à l'aide de coins en fer, montés sur vérins hydrauliques pour faciliter le travail. On fend d'abord en deux, puis en quartiers. La matière première étant coûteuse, il est impératif de limiter les pertes. Ainsi, au lieu de fendre ' à l'oeil ', on mesure et on marque le demi-billon pour en tirer le maximum de quartiers. Sur les bois français, on ne peut procéder que par fente pour conserver l'étanchéité du bois. Les bois américains, dont la structure interne diffère, peuvent être sciés, ce qui réduit considérablement les pertes et donc le coût.Les quartiers résultant de la fente sont ensuite délignés : on élimine l'écorce, l'aubier qui se trouve entre l'écorce et le duramen, et le coeur. Seul reste le duramen qui est alors affiné pour obtenir des merrains de 3 à 4 cm d'épaisseur. Ceux-ci sont ensuite stockés pendant de longs mois dans des parcs aménagés par les tonneliers.Les arbres sont abattus pendant les mois d'hiver et portent des plaques d'identification infalsifiables indiquant le numéro de l'arbre, l'identité de l'exploitant forestier et celle du tonnelier. Les billes sont stockées et le merrandier répartit le travail sur toute l'année. En général, les entreprises sont situées à proximité des forêts pour éviter de transporter les billes sur de trop longues distances. En effet, 5 m³ de grumes à merrains donne environ 1 m³ de merrains qui permettront de fabriquer près de dix fûts. Les 4 m³ restants sont des ' déchets ', plus ou moins valorisables auprès d'artisans, de charbonniers...Les tonneliers peuvent se fournir en merrains auprès des merrandiers. Mais pour s'assurer un approvisionnement suffisant, ils interviennent souvent plus tôt. Certains achètent directement en forêts mais la plupart préfèrent s'entendre avec des exploitants forestiers. Ils récupèrent alors des grumes à merrains. Selon les cas, ils sous-traitent la fente à des merrandiers locaux ou ils font transporter les grumes jusqu'à la tonnellerie et prennent en charge la totalité des opérations.

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