Pour la deuxième année consécutive, le marché des tracteurs viticoles est en hausse de près de 5 %. Cette augmentation constante des immatriculations traduit la bonne santé économique de la filière viticole. En 1998, 3 942 tracteurs ont été immatriculés dans ce secteur : 1 606 tracteurs vignerons (largeur inférieure à 1,20 m), 1 836 tracteurs spéciaux (supérieure à 1,20 m) et 500 enjambeurs.Les constructeurs restent optimistes pour la saison 1999, mais s'inquiètent des disparités régionales. Dans la région de production de cognac, les immatriculations ont chuté de plus de 11 % entre 1997 et 1998, et la baisse se confirme au cours des premiers mois de l'année 1999. La tendance est également à la baisse dans l'Hérault (26,2 %), le Vaucluse (11,3 %), l'Aude (30 %) et les Bouches-du-Rhône (29,4 %). Dans ces départements, les accidents climatiques (gel, sécheresse) de l'année dernière ont freiné les traditionnels investissements de décembre. De plus, le niveau d'équipement y est généralement bon, car une grande partie du parc de matériel a été renouvelée entre 1994 et 1997. La chute des investissements dans le sud-est se répercute sur les ventes de tracteurs étroits, en baisse de 7 % par rapport à 1997.Plusieurs vignobles enregistrent, au contraire, des progressions spectaculaires. La Gironde notamment a immatriculé le nombre record de 517 tracteurs, soit 25 % de plus qu'en 1997. On note également la progression de la Touraine (20 % en moyenne), l'Anjou (15 %) et l'Alsace (30 % en moyenne sur le Haut et le Bas-Rhin).Du côté des enjambeurs, alors que le marché oscillait jusqu'alors entre 300 et 350 machines par an, on assiste à un important renouvellement du parc en Bourgogne et en Champagne. Le marché est estimé à 500 unités pour 1998, soit une progression de 46 % par rapport à 1997. Il est difficile de donner un nombre exact d'enjambeurs commercialisés, puisque tous les modèles ne sont pas forcément immatriculés. En effet, plusieurs constructeurs locaux, en particulier des Champenois, vendent des appareils légers non immatriculables. Ce sont ces ventes d'enjambeurs qui ont dopé le marché global des tracteurs viticoles.Parmi les modèles les plus vendus, on retrouve des tracteurs qui ont fait leurs preuves, tels que le 70-14 Renault ou le 374 F de Massey Ferguson. On remarque toutefois que les nouvelles séries remportent un franc succès, à l'image du TNF 75 de New Holland, qui s'est vendu à 163 unités pour sa première campagne. Son concurrent direct, le Same Golden 65, a effectué un démarrage plus discret (19 unités). Il a été pénalisé par un retard de livraison en fin d'année. La livraison des deux nouvelles séries Renault (Dionis et Fructus) a commencé en janvier 1999 et de bons résultats sont déjà enregistrés. L'engouement pour ces tracteurs haut de gamme traduit l'intérêt des vignerons pour les machines confortables, avec une hydraulique sur-dimensionnée et une électronique omniprésente. Cette tendance est d'ailleurs confirmée par les 14,7 % de parts de marché de Fendt, dont les tracteurs haut de gamme ne représentent que 5 % du marché traditionnel agricole. Chez Massey Ferguson et Case-IH, les séries vieillissantes perdent respectivement 5 et 12 % du marché et attendent d'être renouvelées.