Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 1999

Le Vifolcuivre stoppe l'eutypiose

La vigne - n°99 - mai 1999 - page 0

Une société de Béziers (Hérault) a obtenu, pour son Vifolcuivre, une autorisation de vente pour lutter contre l'eutypiose. Trois traitements par an sont indispensables, cinq sont recommandés. Au bout de trois à cinq ans, les symptômes de la maladie disparaissent.

Le 4 décembre 1998, le Comité d'homologation des produits phytosanitaires accordait au Vifolcuivre une autorisation officielle de vente pour lutter contre l'eutypiose, à la dose de 5 kg/ha, couronnant ainsi près de quinze ans d'efforts. En effet, dès 1985, à la suite des résultats obtenus en laboratoire par la chaire de viticulture de l'Ensa de Montpellier, André Tuffou, oenologue et directeur de la société La vigne et le vin, mettait en place des essais de traitements contre l'eutypiose dans des parcelles de cinsault fortement attaquées. Les années passant, les résultats ont montré le bien-fondé de cette action.Le Vifolcuivre est une association de 60 % de bouillie bordelaise (15 % de cuivre métal du sulfate de cuivre) et 25 % de folpel dans une formulation originale, avec 15 % d'adjuvants spécifiques, choisis pour assurer une adhérence exceptionnelle sur le végétal et une diffusion lente et prolongée des matières actives. Le produit se présente sous forme de poudre mouillable. Il s'emploie directement dans le pulvérisateur, sans empâtage préalable. Il est compatible avec les produits de protection de la vigne autorisés en France, sauf le thirame, le permanganate de potassium, les produits huileux ou alcalins.Le Vifolcuivre se montre actif contre l'eutypiose, aussi bien dans les essais in vitro que dans les champs. Il faut souligner que la bouillie bordelaise, même à 20 kg/ha, n'apporte pas de résultat significatif. C'est donc bien la formulation spécifique du Vifolcuivre qui entre en ligne de compte, d'autant plus que le folpel seul n'a pas d'effet sur Eutypa lata, le champignon responsable de l'eutypiose. Compte tenu du mode de contamination de ce dernier, il faut intervenir le plus rapidement possible après une opération ayant provoqué des blessures sur les souches. Toutefois, l'efficacité du Vifolcuivre étant très bonne, il n'y a pas obligation d'intervenir dans l'instant; un délai de quelques jours, voire une semaine, n'altère en rien les résultats.Le Vifolcuivre s'utilise avec un pulvérisateur normal (muni de panneaux récupérateurs lorsque c'est possible), en visant les charpentes des souches, à une dose de 5 à 3 kg/ha selon la période. Trois applications sont indispensables. La première doit avoir lieu dès que la taille d'hiver est terminée, à raison de 5 kg/ha dans 200 l d'eau. La deuxième doit intervenir dès que l'épamprage est terminé. On applique alors 3 ou 5 kg/ha. Le troisième traitement doit être effectué trois à quatre jours après les vendanges à la machine. A nouveau, on utilise 3 ou 5 kg/ha.On complétera ces trois applications indispensables par deux traitements à 3 kg/ha, l'un à la fin de la nouaison, l'autre à la véraison. Les doses de Vifolcuivre à 3 ou 5 kg/ha pour certains traitements sont à moduler en fonction du niveau d'attaque de l'eutypiose dans la parcelle et de la sensibilité du cépage. Attention : les effets du Vifolcuivre ne sont pas immédiats et en aucun cas curatifs. Comme le montrent les essais, les symptômes d'eutypiose s'estompent peu à peu sur les souches malades et les souches saines ne sont pas contaminées. Mais il ne faut pas relâcher la lutte et bien respecter au minimum les trois applications, sous peine de voir la maladie se développer de nouveau.Sur le plan environnemental, le programme Vifolcuivre à cinq traitements (3 et 5 kg/ha) n'apporte à la parcelle que 3 000 g de cuivre métal et 6 250 g de folpel, ce qui reste faible et compatible avec les préconisations actuelles établies dans le cadre de la lutte raisonnée. Le prix du Vifolcuivre est de 44 F HT/kg.NDRL : l'homologation obtenue par ce produit soulève beaucoup de scepticisme et d'interrogations parmi les experts de l'eutypiose. Ils sont nombreux à douter que l'on puisse traiter cette maladie par des pulvérisations. Nous tenions à en avertir nos lecteurs.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :