Au Chili, en Argentine, en Afrique du sud, en Australie et en Nouvelle-Zélande, les vendanges sont achevées. Il y a eu certains problèmes climatiques.
Au Chili, les vendanges se sont terminées tard. Elles furent plus étalées que d'habitude. Elles ont démarré dès le 15 février dans des parcelles de sauvignon de Casablanca, au nord de la capitale Santiago, où progressait la pourriture. En mars, les maturations furent ralenties par l'arrivée de nuits très fraîches. Il a donc fallu attendre début mai pour achever les récoltes. La saison 1998-1999 fut marquée par une sécheresse intense. ' Sur la vallée centrale, la principale zone de production, il est tombé 100 à 150 mm de pluie alors que les précipitations sont en moyenne de 500 à 600 mm par an ', explique un oenologue. La saison fut également marquée par la coulure, probablement due au manque d'eau, qui a entraîné une chute des rendements. Ce déficit présente des aspects bénéfiques. Les vins sont plus puissants et concentrés qu'en 1998.En revanche, la récolte sera faible. Début juin, l'association Chilevid, qui regroupe une quarantaine de domaines, l'estimait à 4 Mhl. En 1998, elle fut de 4,4 Mhl. Compte tenu de l'entrée en production de nouvelles parcelles, le millésime 99 aurait dû approcher, voire dépasser, 4,8 Mhl. On peut estimer que la sécheresse a entraîné la perte d'un cinquième de la production.De l'autre côté des Andes, les Argentins ont retrouvé le sourire. La récolte 1999 n'a pas eu à subir les accidents climatiques de l'an dernier : pluie, pourriture, grêle... avec El Niño pour fautif.A l'Institut national de la viticulture, installé à Mendoza, principale région productrice (ouest du pays), on annonce une récolte aux environs de 25 M de quintaux et de qualité très saine. Environ 20 % de ce total est à finalité de moûts concentrés. La vendange s'est déroulée de fin janvier à fin avril, suivant les latitudes des vignobles et les couleurs. A signaler que pour la première fois, une technique américaine a été utilisée cette année, consistant à lancer des fusées antigrêle depuis un avion au coeur des nuages. L'opération était financée par les collectivités locales et les producteurs.En Afrique du Sud, la campagne 1998-1999 se distingue nettement des précédentes par des températures élevées et l'absence de précipitations pendant la maturation et la période des vendanges, fait rare notamment dans la région du cap Ouest. On estime que la récolte 1999 sera supérieure de 10 % à celle de l'année 1998. La sortie de grappes a été excellente grâce aux bonnes conditions climatiques lors de l'initiation florale. Les bonnes conditions climatiques pendant la floraison puis la nouaison ont été suivies par des épisodes pluvieux en novembre. Mais le mildiou a, semble-t-il, été bien maîtrisé. Puis les vagues de chaleur sont arrivées, causant un important stress hydrique dans les zones les plus sèches. Ceci a provoqué un blocage de la maturation et les degrés sont sensiblement plus bas que l'année dernière. La récolte était initialement prévue plus tard que d'habitude. Mais la maturation a progressé rapidement.Les variétés tardives ont été récoltées aux mêmes dates que d'habitude et, dans certains secteurs, le pressurage ne s'est terminé qu'après Pâques.A des milliers de kilomètres, l'Australie a connu des conditions climatiques difficiles. Malgré cela, la récolte dépassera, pour la première fois, 1 Mt et progresse d'environ 10 % par rapport à 1998. Pourtant, le rendement moyen ne bouge pas, il serait plutôt en baisse. La progression est permise par l'arrivée en production de nouvelles plantations.Les conditions climatiques ont donné du fil à retordre. Quelques vignes ont d'abord connu du gel en octobre, sans trop d'incidence sur la récolte. En revanche, la sécheresse et les hautes températures de décembre et janvier ont eu beaucoup d'impact, notamment pour les blancs. Par la suite, le temps frais et humide a favorisé le développement des maladies. Ceci a posé des problèmes sur des volumes limités de vendanges rouges.En Australie, l'achat de vendange est la règle. Or, les dommages causés par la pluie, notamment dans la Murray Valley où sont produits environ 40 % des raisins du pays, ont entraîné certaines caves à refuser de la vendange. Lindemans a, par exemple, rejeté 400 tonnes de raisins de qualité insuffisante.La Nouvelle-Zélande n'a pas eu de tels soucis. Elle aussi a vendangé la plus forte récolte de son histoire, avec 80 000 à 85 000 tonnes de raisins contre 78 000 tonnes l'an passé où fut établit le précédent record. Comme en Australie, la progression tient à l'entrée en production de jeunes vignes. Le vignoble productif s'est accru de 550 ha cette année, passant de 7 350 a 7 900 ha. De plus, le millésime s'annonce prometteur car l'été et l'automne furent chauds et secs.