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Les bouteilles syndicales font des adeptes

La vigne - n°100 - juin 1999 - page 0

10% des vins tranquilles français sont conditionnés aujourd'hui dans des bouteilles syndicales. Pour renforcer leur identité, de plus en plus de syndicats tentent l'aventure.

Les résultats d'études marketing sont unanimes : le consommateur a besoin d'être rassuré sur la provenance des produits qu'il achète. Les bouteilles syndicales répondent à cette demande. Elles identifient l'origine du vin et sont, à ce titre, des outils indispensables de la stratégie commerciale, explique Philippe Bachy, chef du marché des vins chez Saint-Gobain Emballage, qui nuance son propos en rappelant ' qu'il s'agit là d'études portant sur le consommateur français et l'achat en grande distribution. L'influence du contenant semblerait moins importante lorsque la consommation s'effectue en dehors du domicile '.De part son coût et son impact sur l'image du vin, la création d'une bouteille syndicale est un enjeu important qui engage la collectivité des vignerons sur plusieurs années. Préalablement au lancement du produit, il est utile de procéder à une enquête auprès des consommateurs, comme vient de le faire le syndicat de Monbazillac (Dordogne). En l'occurrence, les tests se sont révélés positifs puisque ' dégusté dans la nouvelle bouteille, le vin n'était plus perçu de la même façon par les dégustateurs. Il devenait moins sucré, plus savoureux et s'accordait avec davantage de mets ', nous explique-t-on.L'esthétique n'est pas tout, certains procédés ont des raisons techniques. Le renfoncement de l'étiquette, par exemple, permet de la préserver d'un choc lors d'un transport ou de l'aménagement des rayonnages. Comme le rappelle un spécialiste : ' Une bouteille à l'étiquette abîmée est une bouteille perdue. Elle ne trouve pas d'acheteur. 'Parfois, la justification pratique s'associe à un raisonnement marketing. La teinte antique est associée à la couleur des fûts de chêne. A ce titre, elle est considérée comme le signe d'un vin de garde. ' Et il est vrai que cette teinte, par son fort pouvoir filtrant, permet de préserver la qualité des vins ', précise-t-on à l'interprofession des vins de Touraine, qui vient de lancer sa nouvelle bouteille syndicale.Pour Patrick Bonnefous, responsable du développement marketing chez Saint-Gobain Emballage, l'une des plus belles réussites dans le domaine des bouteilles régionales est celle des vins de Savoie, qui viennent de fêter leur dixième anniversaire. ' Aujourd'hui, elle représente 80 % des volumes de l'appellation. ' Propos confirmés par Michel Cartier, président du syndicat qui estime que ' la bouteille régionale a permis de donner une identité aux vins de Savoie '. Pourtant, le pari des Savoyards n'était pas gagné d'avance. En 1990, le prix de la bouteille syndicale représentait deux fois celui de la ' bourguignonne ', le premier prix et largement utilisée à l'époque.Parmi les bouteilles syndicales, celles des caves particulières sont une première dans l'univers vitivinicole. ' Elles peuvent être utilisées par l'ensemble des vignobles français, tout en affichant une même identité : celle des vignerons vinifiant en caves particulières ', explique François Gerardin, nouveau président de la Confédération nationale des caves particulières (CNCP). Cela signifie que dans certaines régions, le vigneron adhérant à cette organisation devra choisir entre la bouteille régionale et celle des caves particulières... Pour le moment, deux versions, bordelaise et bourguignonne, ont été créées par BSN et Saint-Gobain, tous deux partenaires de l'opération. Les deux modèles sont gravés du logo de la CNCP.' Des études sont en cours concernant d'autres formes de bouteilles, notamment celles du type Alsace ', nous explique Thierry Renauld, chef de produit pour le marché du vin chez BSN.Le fait qu'il y ait une gravure nécessite un positionnement de la bouteille lors de l'étiquetage, de façon à pouvoir aligner l'étiquette et le logo. ' Pour certains opérateurs tout cela nécessitera un investissement qui variera de 5 000 F à 10 000 F ', indique-t-on.Quant au prix de la bouteille, il a été fixé à 1,30 F, livrée par camion complet (c'est-à-dire entre 25 000 et 30 000 cols). Les deux verriers espèrent produire 50 millions de bouteilles ' caves particulières ' par année, d'ici à trois ans.Un objectif au demeurant modeste, comparé aux 3 ou 4 milliards de cols que représente le marché français des bouteilles de vins.

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