Difficile d'organiser son stock de champagne pour le passage à l'an 2000, lorsqu'on a à faire à une clientèle qui fonctionne au jour le jour, comme c'est le cas dans la restauration. Demander à un patron de brasserie ce qu'il proposera à ses clients l'hiver prochain relève de l'incongruité. Pour Caroline Marry, responsable des achats des vins chez Bertrand SA, le problème est donc d'anticiper les besoins de ses huit mille clients (cafés, hôtels, restaurants, mais aussi chaînes de restauration, collectivités, discothèques...). Avec ses 750 millions de francs de chiffre d'affaires, dont 12 % réalisés dans les vins, la maison Bertrand est l'un des deux plus importants grossistes sur la place parisienne.' Depuis trois ans, les volumes de champagne commercialisés pour les fêtes progressent de 15 à 20 % chaque année. De là à dire que nous allons faire plus 30 ou 40 % avec le passage à l'an 2000... Les pronostics sont très difficiles. Traditionnellement, les deux derniers mois de l'année sont des périodes de fortes demandes en champagne. Les ventes de bouteilles, commercialisées sous notre marque Louis Constant, sont multipliées par deux, voire triplées par rapport à un mois courant, explique Caroline Marry, qui poursuit : L'augmentation de consommation de champagne est d'autant plus difficile à quantifier qu'elle sera différemment perçue suivant le circuit de consommation : à domicile, via l'achat en grande surface, chez les cavistes ou hors domicile, via les CHR... 'Comme ses fournisseurs, Caroline Marry pense également que les consommateurs vont célébrer l'événement an 2000 au travers d'une montée en gamme de leurs achats : ' Quelqu'un qui avait l'habitude de s'offrir un moët va craquer pour un dom-pérignon. ' Mises à part ces analyses prospectives, et afin d'éviter toutes ' mauvaises surprises ', la SA Bertrand envisage de proposer à ses clients, d'ici quelques mois, un système de préréservation des volumes.