Sur le sauvignon, le grenache et le mourvèdre, on a observé des retards de maturité. En revanche, rien de tel sur le cabernet sauvignon et le merlot.
Le sauvignon redoute le cuivre pour ses arômes, mais aussi pour sa maturité. A la suite de trois années d'essais (1993 à 1995), la faculté d'oenologie et l'Inra de Bordeaux concluaient que ' les traitements avec la bouillie bordelaise, entre la fermeture de la grappe et la véraison, peuvent engendrer une teneur en sucres plus faible que dans les raisins provenant des mêmes vignes traitées avec le folpel '.Au début de cette année, ces organismes ont présenté de nouveaux résultats d'essais datant de 1996 et 1997. Il y a trois ans, un ou deux traitements à la bouillie bordelaise n'avaient pas affecté la richesse en sucre du sauvignon. En revanche, il y a deux ans, ces interventions lui avaient fait perdre plus d'un degré.Cette variabilité avait été notée à Sancerre par la Sicavac, l'organisme local de conseil agronomique et oenologique.' Nos essais n'ont pas tous réagi de la même façon à un, deux ou trois traitements organo-cupriques, nuance Bertrand Daulny, le directeur. Parfois, l'écart de maturité avoisinait 1°. D'autres fois, il n'y avait pas de différence. Nous n'avons pas pu déterminer les raisons de cette irrégularité. ' Dans le Roussillon, Pierre Torrès, de la station de Tressère, a fait des observations similaires sur le grenache et le mourvèdre. ' L'impact du cuivre est très variable selon les parcelles ', signale-t-il. En 1995, trois applications de bouillie bordelaise à pleine dose ont, au maximum, réduit de 1 à 1°5 le taux d'alcool potentiel du grenache. En 1997, un traitement, au moment de la véraison, a fait chuter la richesse en sucre du mourvèdre d'environ 0°5. Cette fois, Pierre Torrès avait comparé la bouillie bordelaise, l'oxychlorure et l'hydroxyde de cuivre. La première paraissait nettement moins pénalisante que les deux autres.Les Bordelais se sont intéressés au cabernet sauvignon et au merlot. En 1996 et en 1997, ils n'ont constaté aucun effet néfaste sur l'accumulation de sucres malgré une à trois applications autour de la véraison. Le cuivre ne retarde pas la maturation de tous les cépages. De plus, son effet sur les cépages sensibles est irrégulier.