De nombreux vignobles ont connu une forte pression mildiou ; d'autres ont dû réagir devant la virulence de l'oïdium. Face à ces maladies, le mot d'ordre est simple : une protection sans faille.
Le mildiou était déjà très présent en mai. Début juin, sa virulence a perduré. Mais au cours de la deuxième quinzaine de juin, une météo qui lui était moins favorable a permis un moment d'accalmie. Cependant, les conseillers étaient unanimes : 'Il ne faut pas relâcher les traitements!' martelaient-ils en coeur. Le temps lourd et la rosée du matin ont pu favoriser le développement du champignon. Même si dans l'ensemble, le mildiou semblait bien maîtrisé, les vignerons ont parfois été pris de court. En Côte-d'Or, il fut difficile à contenir dans les bas de coteaux. En Savoie, les producteurs se sont fait piéger par une pression très élevée et inhabituelle pour eux. ' La météo ne nous a pas aidés, explique Marie-Laure Mascia, à l'interprofession savoyarde. Durant le mois de juin, Nous ne sommes pas restés trois jours sans orages. Les vignerons ont eu du mal à faire le tour de leurs parcelles entre deux précipitations. ' Fin juin, en Savoie comme en Bourgogne, les conditions devenaient à nouveau favorables au développement du champignon.En Alsace, certains secteurs ont connu en mai et juin, des orages nombreux et violents, comme Rouffach. Ils présentaient fin juin de fortes attaques sur grappes et sur feuilles. En revanche, dans le Bas-Rhin, le mildiou était absent au nord du département. Au sud, des taches étaient apparues localement, mais sans dégâts sur grappe. En Aquitaine, les parcelles fortement touchées étaient peu fréquentes, sauf localement comme, par exemple, dans le nord du Médoc ou le Libournais. Dans les appellations du sud (Tursan, Armagnac, Bellocq), certaines parcelles présentaient fin juin 45 à 90% de grappes atteintes.Les régions qui ont échappé au mildiou n'ont pas évité l'oïdium. Dans l'Hérault, il fut parfois difficile à maîtriser. ' Les gens ont levé le pied, les cadences n'ont pas été tenues, explique un conseiller viticole de la chambre d'agriculture. La pousse a été rapide, la vigne est beaucoup plus fournie que d'habitude. On a jamais vu une vigne aussi belle à cette époque. Les vignerons ont eu plus de difficultés à faire pénétrer les produits. ' Le volume de végétation n'est pas le seul facteur en cause. La qualité de la pulvérisation a été parfois déficiente. Dans les vignobles étroits et anciens, il est difficile de passer tous les deux rangs. Or, à partir de la floraison, sans cette condition, il est délicat d'assurer un bon traitement. Le Var, à l'exception de la zone littorale, échappait lui aussi à la forte pression mildiou. Cependant, l'oïdium y était très virulent. ' Des gens n'arrivent pas à le stopper, explique-t-on à l'Antenne viticole du Var. C'est à la fois un problème de stratégie de lutte et de qualité de pulvérisation. A partir de la nouaison, si on ne traite pas un rang sur deux, on n'atteint pas les grappes. On le voit bien lorsque l'on fait des essais avec des papiers hydrosensibles, quel que soit le matériel utilisé pour appliquer les produits. ' Malgré un cumul de huit à dix traitements réalisés fin juin, début juillet, la maladie n'a pas toujours pu être contenue. A titre pédagogique, quatre plateformes sur l'oïdium ont été organisées début juillet dans ce département. Dans l'Aude, l'oïdium était très présent alors que le mildiou semblait plus discret. En Champagne, il y avait globalement peu de symptômes, mais des dégâts visibles dans des vignes mal protégées, où les cadences ont été relâchées et les fongicides mal choisis.Dans les vignobles du Centre, du pays nantais et de l'Indre-et-Loire, le mildiou et l'oïdium, malgré leurs présences, étaient bien maîtrisés début juillet. ' Mais les risques sont toujours présents et il faut rester vigilant ', insistait un technicien.