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Uruguay, le tannat comme fer de lance à l'exportation

La vigne - n°101 - juillet 1999 - page 0

Les pays du Nouveau Monde attaquent les marchés avec des vins de cépage (merlot, chardonnay...). Mais l'originalité de l'Uruguay est la mise en avant du tannat, cépage également d'origine française et amené par des immigrants dans ce pays d'Amérique du Sud (3,5 millions d'habitants) au siècle dernier. ' C'est notre avantage concurrentiel. Petit pays viticole, nous devons nous distinguer pour exister sur le plan mondial ', explique Javier Carrau, de la bodega Pujol, principal exportateur d'Uruguay. A la dégustation, le tannat pur donne ici des vins puissants et charpentés, aptes au vieillissement. Une similitude avec ce que l'on peut trouver du côté de Madiran (Hautes-Pyrénées), par exemple. D'ailleurs, sur le plan technique, les professionnels d'Uruguay et d'Aquitaine collaborent depuis des années.' Au début de la décennie, avec la création du Mercosur, nous avons remis à plat toute notre problématique viticole. Au vu de nos sols et de notre climat, nous en avons conclu que le tannat pouvait donner d'excellents vins de qualité ', explique Juan Bauzà, de l'Institut national de viticulture (Inavi). Pour accélérer la reconversion du vignoble vers la qualité, l'Etat, avec l'aide de la Banque interaméricaine de développement, a lancé un plan ambitieux en 1996. Son principal volet concerne la restructuration : celui qui arrache 1,5 ha de vignes ' bas de gamme ' pour planter 1 ha en cépage améliorateur est subventionné à hauteur de 25 % du coût de la plantation (soit 2 800 dollars environ), auxquels s'ajoutent 1 000 dollars par hectare arraché.Le tannat, les deux cabernets et le merlot sont les cépages primés en rouge. A ce jour, 1 200 ha ont été ainsi restructurés ; l'objectif est à 3 000 ha. Le tannat est de loin le cépage rouge le plus planté : ' il n'est pas plus primé que les autres, mais le marché international donne des informations au producteur sur ce qu'il doit planter... ', indique-t-on. Ce mouvement devrait s'accélérer maintenant qu'une pépinière locale est opérationnelle, avec l'aide de professionnels français. Selon l'Inavi, le pays a 3 000 ha de tannat, le ' vieux ', souvent virosé et donnant des vins bas de gamme, et le ' nouveau ' qui permettra à l'Uruguay ' d'accrocher ' encore plus le client sur les marchés mondiaux.La récolte 1999 a été bonne pour le tannat. A la production, il se négocie autour de 2,50 F/kg. A l'export, il faut compter 2 à 3 dollars la bouteille. Alors qu'elles ne représentent que 2 % de la production, les exportations sont en forte hausse. Principaux clients : le Brésil, l'Angleterre, le Canada et le Bénélux. ' On développe aussi les assemblages tannat-merlot-cabernet, indique-t-on à la bodega De Lucca. Le tannat est peu connu, tout le pays doit travailler pour le promouvoir. '

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