Les premières vignes génétiquement modifiées ont été plantées en Allemagne cet été. L'événement a suscité des réactions hostiles.
Quelque 210 plants de vignes ont provoqué une importante controverse en Allemagne, courant juillet. Il s'agit des premières vignes génétiquement modifiées plantées en plein champ. Les transformations ont porté sur trois cépages : riesling, dornfelder (un rouge) et Seyval blanc. Ils ont intégré des gènes provenant de l'orge qui devraient les rendre plus résistants au mildiou, à l'oïdium et à la pourriture grise. Ayant obtenu le feu vert des Autorités allemandes, l'Institut fédéral de sélection des plantes a planté ses vignes modifiées le 22 juillet dans ses champs d'essai du Geilweilerhof, à Siebeldingen (Palatinat). Une seconde plantation a eu lieu en Franconie (Bavière).Trois gènes de l'orge ont été transférés par l'intermédiaire d'une bactérie du sol (A. tumefaciens). L'un devrait induire la production de chitinase, une enzyme capable d'attaquer la paroi cellulaire des champignons qui est composée de chitine. Un autre gène devrait ralentir la croissance des champignons et un troisième devrait induire la production de glucanase, autre enzyme agissant contre ces agresseurs.Reinhard Töpfer, le chef de l'Institut de Siebeldingen, met l'accent sur le fait qu'il s'agit d'un essai de longue durée. Il faudra vingt ans pour tester l'efficacité antifongique et les conséquences sur la qualité des vins. Il affirme qu'il ne faut pas s'attendre à voir arriver sur le marché des vins issus de vignes génétiquement modifiées au cours de cette période.Cela n'a pas empêché les adversaires des OGM (organismes génétiquement modifiés), en particulier les organisations écologistes et des vignerons bio, de protester contre cet d'essai. Des manifestations ont eu lieu sur place le jour des plantations. Les vignerons bio comme les écologistes craignent des risques imprévus telle la survenue d'une résistance des maladies aux gènes introduits. Ils redoutent que la viticulture ne soufre de la mauvaise réputation des OGM.La majorité des vignerons classiques et leurs organisations réagissent de manière plus modérée. Ils sont intéressés par la perspective, annoncée par les chercheurs, de réduire d'un tiers les traitements phytosanitaires pour une protection de qualité équivalente.