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archiveXML - 1999

Nouvelle technique d'irrigation

La vigne - n°103 - octobre 1999 - page 0

Irriguer alternativement chaque côté des ceps afin que seulement la moitié des racines soient arrosées : selon les scientifiques, les vignes australiennes pourraient facilement être adaptées à cette nouvelle technique.

Irriguer alternativement chaque côté des ceps de manière à ce que seulement la moitié des racines soient arrosées. Voilà, selon les Australiens, une technique qui permet de réduire de moitié la quantité d'eau utilisée tout en améliorant la qualité des grappes et cela, sans que les rendements en soient affectés. 'Nos conclusions se fondent sur six années d'essais aux champs, qui ont tous donné les mêmes résultats quels que soient les cépages (cabernet sauvignon, shiraz, riesling) et le climat des différents vignobles où nous avons travaillé', souligne le Dr Brian Lovey, du Csiro (Commonwealth Scientific and Industrial Research Organisation).Pour lui, ce phénomène s'explique par le mode de fonctionnement des stomates, pores situées sur la face inférieure des feuilles par lesquelles la plante transpire et absorbe le dioxyde d'azote nécessaire à sa croissance. En cas de sécheresse, celles-ci reçoivent un signal chimique particulier de la part des racines et se ferment alors pour éviter toute perte d'eau. Cette réaction entraîne malheureusement l'arrêt des échanges gazeux et inhibe donc le développement végétatif.'Mais cet inconvénient disparaît en irriguant au goutte-à-goutte et à tour de rôle chaque côté des ceps pendant environ quinze jours via des tuyaux enterrés ou non, placés à 40-45 cm de part et d'autre des pieds. En effet, les pores ne se ferment que partiellement, ce qui réduit les pertes d'eau et autorise néanmoins l'absorption d'un volume d'azote suffisant pour ne pas perturber les rendements. De plus, les racines arrosées transmettent un peu d'eau aux autres pour les maintenir en bonne santé', commente Brian Lovey.Mieux, les échanges gazeux sont certes moins intenses qu'en temps normal, mais ceci n'affecte que le développement foliaire. Les risques de maladies sont donc réduits et les grappes bénéficient d'un ensoleillement plus important. On a un pH moins élevé et une plus grande teneur en composés phénoliques et en anthocyanines. Pour ces derniers, l'augmentation est proportionnellement plus importante pour les pigments les plus rares, tels que delphinidines, cyanidines pétunidines et péonidines. 'Une variation dont les influences possibles sur la couleur du vin et sa stabilité demandent encore à être éclaircies', note Brian Lovey. Quoi qu'il en soit, une cinquantaine d'hectares de vignes sont d'ores et déjà irrigués de cette manière en Australie et en Nouvelle-Zélande.

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