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La préparation de sa retraite n'est pas complexe

La vigne - n°105 - décembre 1999 - page 0

Penser à sa retraite très tôt peut aider à piloter son entreprise, son patrimoine et sa vie.

La Vigne : 'les exploitants viticoles touchent une petite retraite. Avez-vous le sentiment qu'ils anticipent en épargnant?'Jean-Marc Poussin, conseiller en gestion au CER de la Vienne, consultant à Atout 86 et rédacteur de la lettre Agri-finances : 'Je suis toujours surpris par la démarche passive de nombreux exploitants. Certains viennent nous voir pour savoir où placer l'argent de leur cession en vue d'augmenter leur retraite. C'est un comble de commencer à parler de la retraite à 60 ans quand il n'y a presque plus rien à faire. L'idéal, et c'est vrai pour tous les corps de métier, c'est de se dire 'qu'est-ce que je veux?' plutôt que 'j'aurai ce que j'aurai!'. Selon sa situation familiale, son patrimoine et ses choix de vie, il faut définir les écarts entre ses besoins et sa future retraite, et mettre en place différentes épargnes pendant sa période active.'LV : 'Les jeunes vous paraissent-ils plus sensibilisés à l'intérêt d'anticiper?'J-MP : 'Ils ont conscience des faibles retraites actuelles du monde agricole, mais ils sont encore peu nombreux à mener une réflexion sur 'que faire pour l'améliorer?'.Ils en restent au niveau du constat. Ils ont souvent besoin d'un accompagnement pour mener à bien leur projet et devraient solliciter leurs conseillers de gestion à ce sujet. Pourtant, la préparation de sa retraite n'est pas complexe. Il faut juste s'arrêter un moment et poser le problème. Penser à sa retraite peut aider à piloter son entreprise, son patrimoine et sa vie.'LV : 'Dans la mesure où la reprise d'une exploitation viticole exige un apport de capital important, comment un jeune vigneron peut-il préparer sa retraite?'J-MP : 'Dans un premier temps, un jeune vigneron a intérêt à consolider son entreprise. La cession future de ce capital améliorera sa retraite. Il lui faut mener de front la cohérence de la gestion de son entreprise et la préparation de sa retraite. Mais les deux ne sont pas incompatibles. A 25-30 ans, il doit privilégier les placements par capitalisation. Puis, quand son niveau d'imposition progresse, peut se poser l'intérêt d'une complémentaire qui bénéficie de déductions fiscales.'LV : 'Que pensez-vous de la complémentaire qui pourrait devenir obligatoire?'J-MP : 'C'est avant tout un débat politique. Les exploitants agricoles préfèrent souvent préparer leur retraite seuls car ils ont quelques méfiances envers un système qui aliène le capital. De plus, la performance des retraites complémentaires n'est pas toujours optimale et ce système privilégie une longue espérance de vie. Mais préparer sa retraite seul présente aussi de nombreux risques, à commencer par celui de ne rien faire!'

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