Bergerac à la reconquête de l'Allemagne

En l'espace de deux ans, les exportations de vins de Bergerac vers l'Allemagne ont perdu près de 20% en volume. Ce déclin a été globalement compensé en terme de valeur. La région n'a donc pas bénéficié du contexte favorable aux vins rouges. Selon le CFCE, la part de la consommation de vins rouges des foyers est passée de 33 à 45%, en moins de cinq ans. Les vins d'Espagne ont profité de la vogue. Les rouges du Nouveau Monde ont augmenté leur part de marché de 1 à 5%. Sur ce terrain, la France reste en bonne position puisqu'elle est le premier pays étranger pourvoyeur de rouges en Allemagne. L'augmentation des prix des bordeaux semble avoir profité aux vins du sud et sud-ouest, à l'exception de ceux de Bergerac. 'L'Allemagne est notre quatrième marché. Elle représente 12% en volume, 13% en valeur', explique Christian Rabiller, de l'interprofession.Les statistiques disponibles sur le premier semestre 1999 indiquent que cette destination est le premier marché en volume des vins français mais le troisième en valeur. Selon le CFCE, 'le consommateur d'outre-Rhin recherche le meilleur prix. On constate une bipolarisation de la demande au bénéfice des produits premiers prix ou haut de gamme, avec une élimination progressive des produits de gamme moyenne.' Pour certains, la perte de terrain en Allemagne est la conséquence d'une méconnaissance de 'l'autre grand vignoble d'Aquitaine'. 'Sur le marché français, Bergerac a profité des hausses bordelaises. Ce transfert de consommation ne s'est pas produit outre-Rhin', constate un négociant. Afin de reconquérir le marché, une délégation de quinze opérateurs (vignerons, négociants bergeracois et bordelais) s'est rendue à Munich et à Cologne pour présenter leurs vins via des mini-expositions organisées fin octobre. L'opération menée avec la Sopexa a sensibilisé près de 500 acheteurs de la distribution traditionnelle. Une première offensive en attendant le salon Prowein, organisé à Dusseldorf du 19 au 21 mars 2000.