S'entendre sur la mention 'agriculture raisonnée'

Près de cinq cents personnes ont participé, le 6 janvier à Paris, aux troisièmes rencontres Farre (Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement), mais cent autres n'ont pu s'y rendre faute de place, preuve que le sujet intéresse! Cette journée fut l'occasion pour Farre de présenter 'le socle commun de l'agriculture raisonnée'. A l'heure où des cahiers des charges plus ou moins sérieux se réclamant de l'agriculture intégrée prolifèrent, ce document veut être une référence afin que la mention 'agriculture raisonnée' ne soit pas galvaudée. En effet, la grande distribution l'exploite déjà et pour Marie-José Nicoli (de Que choisir), elle est allée trop vite. Cet empressement est source de confusions pour le consommateur. Comment distinguer les produits issus de l'agriculture raisonnée? Cette agriculture ne peut pas devenir une certification produit car elle n'apporte aucun garantie sur le produit lui-même. 'C'est une condition nécessaire mais pas suffisante pour faire de la qualité', ajoute un auditeur.Le Parlement européen a cependant adopté une résolution demandant une réglementation et un label pour l'agriculture intégrée, comme pour l'agriculture biologique. Enfin, les discussions ont été animées sur la valorisation de l'agriculture raisonnée. Le respect de l'environnement a un coût. Marion Guillou, directrice générale de l'alimentation au ministère de l'Agriculture, considère que cette démarche facilite l'accès au marché, mais n'apporte pas forcément de plus-value. 'A l'avenir, tous les produits agricoles devront être produits dans le respect de l'environnement', estime Jean Glavany. Le ministre de l'Agriculture a demandé un rapport à Guy Paillotin, ancien président de l'Inra, sur l'agriculture raisonnée, dont les conclusions seront dévoilées en mars.