ImprimerEn Champagne et en Bourgogne, des mesures ont été prises pour supprimer la pollution d'eaux souterraines par diverses matières actives.
A l'initiative de l'interprofession, les organismes techniques champenois ont préconisé de n'utiliser aucun herbicide à base de triazines ou de diuron en 1999. A l'origine de cette décision: la fermeture, en 1997, par la Ddass (Direction départementale de l'action sanitaire et sociale) d'un captage d'eau potable situé dans le vignoble et pollué par ces matières actives. Malgré les surcoûts qu'elle a entraînés, les vignerons l'ont suivie.'Les quantités de diuron utilisées en Champagne ont baissé de 80%, celles de triazines ont été réduites de deux tiers', constate Arnaud Descotes, du CIVC. Cette année, elles devraient encore diminuer car la préconisation sera maintenue.A n'en pas douter, elle sera reconduite pendant plusieurs campagnes car la qualité des eaux souterraines continue de se dégrader. La Ddass prévoit de fermer un second captage, lui aussi situé dans le vignoble. Il délivre une eau trop chargée en terbuméton, en terbuthylazine et en leurs métabolites. Depuis peu, ces substances polluent d'autres forages alors qu'il y a cinq ans, elles n'étaient décelées qu'en infimes quantités. 'Les métabolites de la terbuthylazine et du terbuméton sont plus solubles que les produits eux-mêmes, explique un technicien de la Ddass. Dans les prochains temps, on risque donc de les retrouver en quantités croissantes, même si personne n'utilise plus ces herbicides.'En Bourgogne, quelques sources sont également contaminées. Pour restaurer la qualité des eaux du captage de sa commune, le syndicat de Vosne-Romanée recommande, depuis 1997, de ne plus utiliser les matières actives à l'origine des contaminations. Sur les 145 ha du périmètre de captage, 'l'an dernier, nous sommes descendus à 12 kg de diuron, 24 kg de terbuthylazine et moins de 1 kg de simazine, affirme Michel Gros, le président du syndicat. Cela représente quatre à cinq fois moins qu'il y a deux ans.'Ces mesures commencent à porter leurs fruits. 'On observe une diminution de la pollution de la source, indique Jean-Noël Garnier, de la Protection des végétaux de Beaune. La simazine ne pose plus de problème et le diuron pratiquement plus.' En revanche, les concentrations en terbuthylazine et en oxadixyl sont toujours trop élevées. La présence de cette dernière matière active est une énigme. 'Nous ne comprenons pas d'où elle vient car elle n'est pas utilisée dans le coin', reconnaît Michel Gros.Les rejets de cave sont la seconde cause de pollution des eaux par l'activité viticole. Leur traitement a démarré avant que l'on s'inquiète des pesticides. Malgré cela, ni les agences de bassin, ni les Ddass ne sont en mesure de d'évaluer l'impact des efforts de dépollution entrepris par la filière. Selon ces organismes, il est trop tôt pour dresser un tel bilan.