Selon une étude de l'Onivins publiée en juin dernier, on a agréé en 1998 près de 2 millions d'hectolitres de vin d'appellation en rosé, dont 35% pour la seule AOC côtes de Provence. Cette couleur représente en moyenne 85% des agréments dans l'appellation. Dans la grande distribution, le marché des vins rosés de côtes de Provence a le vent en poupe. Tous les indicateurs ont progressé entre 1996 et 1998, de 4,5% pour les volumes, 9,3% pour le chiffre d'affaires et 4,7% en prix moyen.Sur la dernière campagne, on observe une augmentation des ventes en volumes dans la grande distribution, avec de très bons résultats en juillet (+25% par rapport à juillet 1998). En revanche, les prix moyens accusent une baisse de 3% à partir de mai.Le marché des vins rosés est saisonnier: plus de la moitié des ventes en grande distribution s'effectue entre mai et août. Le climat a un impact direct sur ce marché. Pendant longtemps, l'image du rosé fut celle d'un vin 'facile à boire', souvent associé aux vacances. Plus récemment, l'étude qualitative de l'Onivins révèle le rejet des rosés par 10% des consommateurs de vins, à cause de leur couleur. Parallèlement à ces préjugés tenaces, ces vins bénéficient de l'évolution des modes d'alimentation: allègement de la cuisine, vogue pour 'l'art de vivre' provençal, développement d'une consommation de vin hors repas, notamment à l'apéritif. La consommation de côtes-de-provence rosés à domicile s'effectue à hauteur de 25% dans la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur. L'activité touristique y joue un rôle important et le secteur vitivinicole mise sur son développement.A côté de cette production de rosés prédominante, on note depuis cinq ans une progression des rouges, qui suit la demande du marché. 'On est passé de 90 700 hl de côtes-de-provence rouges commercialisés en 1995-1996 à 125 367 hl en 1998-1999', note Eric Santier du Comité interprofessionnel des vins de côtes de Provence. Cette mode persistante commence même à toucher les caves coopératives. Il reste que les caves particulières représentent encore plus de la moitié des volumes agréés en rouges. Pour les professionnels, la progression de la demande a été encouragée par une meilleure diffusion des produits en grande distribution avec des référencements nationaux. A l'exportation, le phénomène du french paradox est également favorable aux rouges, notamment sur les marchés japonais et américain.