Les pépiniéristes souhaiteraient avoir de vraies relations de partenariat avec les vignerons.
Les 1 534 pépinières viticoles françaises représentent 50% de la production mondiale. Peu de filières peuvent se prévaloir d'une telle prédominance. C'est en ces termes que Jean-Luc Dairien, directeur de l'Onivins, ouvrait les premières assises de la pépinière viticole à Valence (Drôme), ce 20 janvier. 350 professionnels et techniciens de ce secteur étaient présents. A travers ses assises, la pépinière française, la première du monde, a voulu engager une réflexion collective sur toute la filière.La France compte 3 794 ha de vignes-mères, dont 2 050 ha pour les porte-greffes et 1 744 ha pour les greffons. Ces surfaces s'avèrent insuffisantes, en raison d'une demande de plus en plus soutenue. C'est pourquoi l'Union européenne vient de libéraliser le droit de produire les vignes-mères de porte-greffes. Cette ouverture inquiète une partie des pépiniéristes, qui craignent un effondrement des cours. Pour d'autres, cette décision met enfin un terme à une spécificité française (les droits de plantation n'étaient pas obligatoires dans les autres pays européens) qui induisait un prix trop élevé des porte-greffes et le développement des pépinières chez nos concurrents, l'Espagne et l'Italie.Les droits de plantation de vignes-mères acquis officiellement pourraient être transformés en droits à produire des vignes à fruits. Le poids de la main-d'oeuvre et son coût croissant ont également été évoqués. 'Il faut 3 milliards de coups de sécateur pour produire 120 millions de plants de vignes, rappelle Jean-Pierre Mercier, président du conseil spécialisé bois et plants de vigne de l'Onivins. Le besoin de main-d'oeuvre est le même en l'an 2000 qu'en 1950.' Les pépiniéristes ont aussi exprimé le souhait de connaître les besoins de la viticulture dix-huit mois avant pour planifier leur greffage.