L'accord spécifique sur les vins et spiritueux devrait être signé dans les mois à venir entre l'Union et l'Afrique du Sud
Signera? Signera pas? Après plusieurs mois de tension, la situation semble enfin débloquée entre l'Afrique du Sud et l'Union européenne (UE). L'accord spécifique sur les vins et spiritueux devrait donc être signé dans les mois à venir. Grâce à cela, l'accord de libre-échange touchant de très nombreux secteurs pourra entrer en vigueur dans sa globalité.Mais quelques rappels s'imposent. Un accord de commerce, de développement et de coopération entre l'UE et la république sud-africaine est en négociation depuis 1995. L'accord général a été signé en octobre dernier. Il prévoit notamment que 86% des exportations de l'UE vers l'Afrique du Sud seront exonérées de droit de douane dans un délai de douze ans et que 95% des exportations sud-africaines vers l'UE seront détaxées d'ici à dix ans. Cet accord porte sur des échanges commerciaux d'un montant évalué à 17 milliards de dollars. Il est entré en vigueur le 1er janvier 2000, mais uniquement de façon provisoire. En effet, les négociations menées séparément pour les vins et spiritueux n'avaient pas encore pu aboutir, plusieurs points de désaccords persistant entre les deux parties.Dès l'automne 1999, l'Afrique du Sud acceptait de ne plus utiliser les appellations porto et sherry, selon un calendrier progressif de cinq à douze ans et les pays destinataires des produits. L'Italie et la Grèce ont souhaité que la grappa et l'ouzo bénéficient des mêmes garanties: les quantités produites en Afrique du Sud sont très faibles, mais ces deux pays sont restés inflexibles sur ce point. Les responsables sud-africains ont donné récemment leur accord pour ne plus produire ces deux produits d'ici à cinq ans. Les négociations vont donc pouvoir reprendre sur le dossier des vins et spiritueux.D'autres points restent en effet à éclaircir (pratiques oenologiques, utilisation de mentions traditionnelles...). Pour les pays membres de l'UE, l'objectif de cet accord est de protéger les différentes dénominations utilisées dans les pays membres.En échange, l'Afrique du Sud pourra faire entrer 320 000 hl de vin sud-africain en franchise dans l'UE et recevra une aide de 15 millions d'euros pour restructurer sa filière vitivinicole. Ces concessions mentionnées dans l'accord général n'entreront en vigueur qu'à la signature de l'accord sur les vins et spiritueux. Celle-ci est prévue courant juin, ce qui permettrait à l'accord de libre-échange d'être appliqué dans sa globalité à partir de septembre 2000. Il faudra alors s'assurer de la conformité de cet accord avec les problèmes de propriété intellectuelle (Trips) négociés au niveau l'OMC (Organisation mondiale du commerce).