Pour Guy Paillotin, la production raisonnée ne pourra se développer que par l'adhésion volontaire des agriculteurs à ses méthodes.
Le 23 février, Guy Paillotin, ancien président de l'Inra, remettait son rapport sur l'agriculture raisonnée au ministre de l'Agriculture. Ce document, très attendu, a reçu un bon accueil au sein de la profession agricole. Luc Guyau, président de la FNSEA, a salué son 'réalisme'. Sans doute a-t-il exprimé une opinion partagée par les responsables viticoles nationaux car ils ne se sont pas exprimés sur le sujet.Pour Guy Paillotin, la production raisonnée ne s'imposera ni par la contrainte réglementaire, ni par l'augmentation du prix des intrants. On décèle là une critique discrète, mais sans équivoque, de la TGAP qui s'applique aux phytos depuis le début de l'année.Guy Paillotin préconise de traduire 'dans une charte l'engagement volontaire des agriculteurs au service le l'environnement'. Il suggère d'opter pour un contrat portant sur les moyens et non sur les résultats. Ces moyens sont 'les itinéraires techniques qui sont à même d'améliorer notre environnement'. Guy Paillotin s'oppose à la certification des exploitations, démarche trop coûteuse et élitaire. Il préfère la voie de la qualification, qui suppose un système de contrôle moins lourd que la certification. Seules pourraient être qualifiées 'raisonnées', les exploitations dont les agriculteurs adhéreraient à une charte. Cet acte impliquerait la tenue d'enregistrements (carnets de traitement) qu'un organisme de contrôle viserait pour indiquer les voies d'amélioration à suivre. Les exploitations devraient ensuite prendre un 'engagement formel et contrôlable d'adhérer à un ou plusieurs programmes d'amélioration continue de leurs performances.' Ces idées rejoignent celles émises par l'Inao dans son projet, encore vague, de charte de la production respectueuse des terroirs.