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Enjeu de pouvoir

La vigne - n°108 - mars 2000 - page 0

Depuis l'été, l'ambiance est délétère autour des nominations aux présidences de l'Inao. Encore une affaire de personne dans le microcosme? Pas seulement, l'enjeu va au-delà: c'est celui de la prise en charge par toute une profession de son propre avenir. Pendant quatre mois, la présidence du conseil permanent est restée vacante, elle est maintenant occupée depuis début février. Par contre, celle du comité vin l'est toujours, et ce depuis début janvier. Pourtant, la profession unanime avait désigné ses poulains. Pourquoi le pouvoir politique ne les a-t-il pas nommés? 'Car en contrepartie des prérogatives importantes de l'Inao, le ministre nomme qui il veut. Ce sont les textes', répond l'administration, 'sinon l'institut aurait le statut d'un simple office et la filière n'y gagnerait rien'.Dont acte. Mais alors, pourquoi attendre et laisser la situation se dégrader, voire se politiser? Aucune réponse. Mais on pense que le cabinet du ministre n'y serait pas étranger, avec vengeances personnelles et autres déjeuners discrets au programme. Sinon, comment comprendre qu'un ministre prenne le risque de nommer ceux qui n'ont pas été désignés par leurs pairs - même s'il en a le pouvoir - en se mettant une profession à dos? 'La vacance de présidence au comité vin est préjudiciable au bon fonctionnement de l'Institut', indique un professionnel. 'Il y a six ans, lors de la précédente nomination, c'était pareil. C'est insupportable, on ne nous respecte pas. L'Inao est plus important que ces querelles.' Du coup, il est demandé à Jean Glavany de programmer une table ronde pour caler le processus de nomination... en respectant la volonté des professionnels. Le politique va-t-il céder une partie de son pouvoir pour accroître celui d'autogestion de toute une profession?

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