ImprimerLes Argentins et les Néo-Zélandais annoncent de bons crus. Ailleurs, les winemakers devront s'appliquer pour obtenir des vins aussi bons que les millésimes précédents. Etat des lieux juste après la récolte.
En Afrique du Sud, la canicule de décembre à janvier est à l'origine d'une maturité insuffisante et d'une baisse du volume des vendanges. Les raisins blancs ont une acidité faible et peu d'arômes primaires. De surcroît, les pluies précédant les récoltes ont dilué les sucres. Le sauvignon a le plus souffert de cette troisième année consécutive de température élevée. Seules les parcelles les plus fraîches ou vendangées avant la chaleur et les pluies vont aboutir à de bons vins blancs.Les raisins rouges ont beaucoup moins pâti de ces excès. Les températures plus basses de février ont permis de prolonger la période de maturation, d'obtenir des arômes puissants et une belle couleur. Il a fallu beaucoup d'efforts dans les caves pour obtenir des vins équilibrés de pinotage en raison du décalage entre la maturité phénolique par rapport aux sucres. On prévoit de bons vins de cabernet-sauvignon et de merlot. Les raisins ayant atteint la maturité désirée proviennent de parcelles rognées et irriguées par goutte-à-goutte. Exceptionnellement, il n'y a pas eu beaucoup de mildiou. La vendange était très belle, mises à part quelques parcelles atteintes de botrytis à la suite des pluies. Des incendies initiés dans les steppes ont atteint des vignobles. Les vignes situées dans le trajet de la fumée ont été marquées par des goûts de 'fumé'. Cet arôme tenace va entraîner le déclassement des cuves. Les sociétés de traitement des vins se penchent sur les modes de collage ou de filtration pouvant éliminer ces arômes.En Australie, la production n'est que de 1,1 million de tonnes (1,3 Mt prévues). Cela est dû à un nombre de grappes inférieur à la normale. Seules deux zones ont bénéficié d'une météo favorable. Les autres régions viticoles, sujettes à de fortes précipitations, ont subi de lourdes pertes à cause du mildiou. Cette année, beaucoup d'arrivages de vendanges ont été refusés par les wineries. Seuls les vignerons ayant traité de manière systématique durant la saison n'ont pas supporté les effets du mildiou.Il a fait chaud et sec dès la fin janvier, ce qui a avancé les vendanges. Les baies sont restées de petite taille et les arômes ont été avantageusement concentrés. Mais il a plu durant les vendanges et les baies ont éclaté. Les risques phytosanitaires ont tout de même été rapidement écartés par une période plus sèche. Le faible volume des vendanges a été compensé par l'augmentation des aires de production. Grâce aux plantations, le volume des cépages rouges tend à rejoindre celui des blancs.Au Chili, les vendanges ont nécessité de gros efforts pour obtenir une qualité comparable aux années précédentes. Les volumes ont augmenté de 20 à 30% par rapport à 1999, en raison des précipitations élevées et d'une vigueur trop importante. Les caves ont atteint leurs capacités maximales en terme de volumes. Les cépages rouges ont vu leur maturation stagner durant deux semaines de pluies. Les rouges sont moins concentrés que les millésimes précédents et de qualité moyenne. Le cabernet-sauvignon ayant subi des vinifications très qualitatives, il conserve une couleur intense et de puissants arômes. Les meilleurs vins sont issus des vignobles ayant subi des vendanges en vert et des rognages.En Argentine, les vinificateurs craignaient la récolte 2000 en raison d'un temps pluvieux et plus froid que la normale. Les maladies ne se sont pas développées, grâce à une conduite maîtrisée. Finalement, les vendanges sont annoncées d'excellente qualité car les conditions de maturation phénolique étaient idéales. Malgré des taux d'alcool moyens et un volume total réduit, les rouges seront plus intéressants que ceux de 1999.Le volume de sauvignon produit en Nouvelle-Zélande est très proche de celui du millésime précédent, alors qu'il est très prisé à l'export. Les baies sont restées petites et ont concentré les arômes. Le pinot noir s'annonce aussi très bon, surtout vinifié en vin mousseux. Le sauvignon blanc et le pinot noir ont fait l'objet de nombreuses plantations. Depuis 1999, la superficie viticole du pays a augmenté de 800 ha (9 750 ha au total) et le volume de vendanges de plus de 10 000 t (90 000 t en 2000). Si la qualité et la quantité du millésime 1999 furent décevantes, 2000 s'annonce comme étant l'un des meilleurs.