Avec de nouveaux besoins en traçabilité, les logiciels spécialisés dans le suivi, depuis la vigne jusqu'à la bouteille, deviennent très utiles. Ils allègent le travail des vignerons.
'Tous les soirs, j'enregistre les interventions effectuées sur la vigne. J'utilise un logiciel de gestion parcellaire depuis 1996. C'est plus pratique que des papiers qui s'empilent dans des dossiers ', explique Jean-Pierre Vazart. En effet, les logiciels de gestion parcellaire sont des outils informatiques puissants. Ils sont devenus conviviaux depuis que les tableaux de données ont une référence cartographique : ce sont des systèmes d'information géographique (SIG), coûtant de 4 000 à 8 000 F selon les options. A l'écran, des fenêtres apparaissent sur un fond de carte. Chaque élément de gestion (parcelle) renvoie à des fenêtres le décrivant. Une fenêtre correspond à un thème.Jean-Pierre Vazart est responsable des travaux viticoles sur 106 parcelles, dont 42 lui appartiennent. Il a choisi le logiciel Vitimap, créé par CDER Informatique (Marne), pour gérer les opérations viticoles. Il a localisé toutes les parcelles sur un fond de carte IGN. Pour chacune des parcelles, une fiche ' cadastrale ' donne les informations concernant le lieu-dit, le faire-valoir, le nom du propriétaire, les dates du bail... La fiche ' parcelle ' répertorie les données viticoles (porte-greffe, date de plantation...). Une fiche ' travaux ' retrace l'historique des opérations viticoles (labour, traitement...). Une fiche ' vendanges ' rappelle les dates de vendanges, le rendement, le degré moyen... Vu le nombre de parcelles à gérer, le logiciel allège le travail d'archivage de Jean-Pierre Vazart. ' Pour enregistrer les traitements, je sélectionne la parcelle sur l'écran. Un tableur s'affiche où j'entre le produit de traitement. J'ai enregistré dans les fiches ' produits phytosanitaires ' le nom des produits, les doses préconisées, le coût à l'hectare. La dose totale utilisée apparaît automatiquement, ainsi que le coût et le stock de produits restants. ' Il est possible de découper les parcelles en fonction de zones traitées ou non. ' Si l'opération culturale s'effectue en plusieurs jours et que la date n'est pas une information primordiale, je ne saisis l'opération que lorsqu'elle est achevée, explique Jean-Pierre Vazart. Au contraire, pour les traitements antibotrytis, je ne les enregistre que sur la partie de la parcelle traitée. ' L'intérêt du SIG est que l'unité de gestion n'est pas forcément la parcelle enregistrée dans le cadastre, mais une unité agronomique. ' Je possède 28 parcelles cadastrales, représentant dans mon SIG 42 parcelles agronomiques. Je raisonne mes interventions sur le nombre réel d'unités viticoles. ' ' Pour consulter les traitements déjà effectués, je sélectionne la parcelle, puis je clique sur l'icône 'travaux'. Un tableau apparaît. Il indique toutes les interventions. Pour chacune, on peut lire la date, le produit, la dose, le coût... Des requêtes sont prévues pour afficher automatiquement toutes les parcelles répondant à un critère : même cépage, même commune, celles non traitées avec un certain produit, celles vendangées après une certaine date... Pour remplir ses déclarations de récolte, il suffit de recopier les données des fenêtres concernant les volumes issus de chaque parcelle. ' Pour une traçabilité complète, il aurait fallu que Jean-Pierre Vazart investisse dans un logiciel de gestion de cuverie. ' Mais ces logiciels sont trop complexes par rapport à mes besoins. Pour l'instant, j'effectue une traçabilité sur papier. ' Les logiciels de gestion parcellaire peuvent servir à prévoir un calendrier de traitements. Certains traitements se réalisent en fonction des observations sur le terrain, ce qui annule toute prédiction par la machine (en fonction des rémanences des produits, par exemple). ' Le SIG reste un mode d'archivage et une aide à la décision. Il ne remplacera pas le jugement du vigneron ', conclut Jean-Pierre Vazart.