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Le prix des vignes d'AOC en hausse de 6,7 %

La vigne - n°111 - juin 2000 - page 0

'En 1999, le marché foncier viticole français (terres plantées en vignes et terres à planter) a enregistré un total de 10 700 transactions pour 15 600 ha et une valeur de 2,4 milliards de francs, soit une augmentation du volume des transactions, par rapport à 1998, de 9,5 % en nombre et 9 % en surface ', a expliqué Roland Baud, directeur de la Fédération nationale des sociétés d'aménagement foncier et d'éta- blissement rural (FNSafer), lors de la présentation du bilan du marché immobilier (1) viticole de 1999. Globalement, on observe dans le secteur viticole que la baisse des droits de mutation, intervenue au 1 er janvier 1999, ne s'est pas entièrement répercutée sur les prix à l'hectare. La valeur marchande des vignes d'appel- lation a progressé de 6,7 %. La dynamique haussière entamée depuis 1993 se poursuit. Elle est le corollaire de la bonne santé du secteur : les volumes commercialisés sont importants, les cours sont soutenus et nourrissent une demande importante du foncier viticole qui tire le marché à la hausse. En moyenne nationale, sur la période 1997, 1998 et 1999, 1,5 % du vignoble s'est échangé au travers du marché foncier. Statistiquement, le prix moyen en France de 1 ha de vignes d'appellation se situe à 365 000 F (voir ci-contre). Il était à 224 000 F il y a dix ans, soit une progression de 62 % en francs courants et 33 % en francs constants. Ces chiffres recouvrent des réalités très différentes entre les régions, où l'échelle varie de 1 à 25, depuis le vignoble le moins cher (celui du Languedoc-Roussillon à 79 000 F/ha) jusqu'au plus cher (la Champagne à 2 005 000 F/ha).

' Cette forte variabilité répond à une certaine logique, celle du revenu qu'on peut attendre de 1 ha de vigne ', rappelle Roland Baud, qui explique qu'en 1998, les exploitations orientées vers la viticulture de qualité ont dégagé un excédent brut d'exploitation de 286 000 F/ha en Champagne alors que celles du Languedoc-Roussillon sont parvenues à 13 500 F/ha, soit un rapport de 1 à 21 entre les deux régions.
Les autres vignes (vins de table et de pays) ont connu une augmentation plus modérée avec 1,2 %. La progression a été freinée par une baisse importante (- 7,4 %) de la valeur marchande des vignes pour les eaux-de-vie de cognac et d'armagnac. ' Cette diminution mise à part, on observe une hausse de 6 %, soit une évolution similaire à celle des vignes d'appellation ', ont commenté les analystes de la FNSafer.
Presque toutes les régions viticoles ont enregistré une progression du prix moyen des vignes d'appellation. Les plus fortes hausses concernent la vallée du Rhône (23,9 %), le Sud-Ouest (22,1 %), le Val de Loire et le Centre (14,7 %), et le Languedoc-Roussillon (11,3 %) où les évolutions sont supérieures à celles résultant uniquement des changements de fiscalité. Les progressions sont plus modérées dans les vignobles de Bordeaux (6,2 %), Bourgogne (5,7 %), Champagne (4,2 %), Provence (3 %) et Alsace (2,5 %). On peut noter dans ce dernier vignoble que le prix des vignes est en hausse continue depuis plus de dix ans et a presque triplé entre 1989 et 1999.

(1) Les transactions sociétaires ne sont pas prises en compte dans ces statistiques qui ne concernent que le marché immobilier.

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