Les vignerons des coteaux du Quercy viennent d'obtenir l'AOVDQS (' JO ' du 22 janvier dernier) et envisagent déjà leur passage à l'étage supérieur, l'AOC !
En 1976, il n'y avait que trois vignerons dans les coteaux de Quercy (Lot et Tarn-et-Garonne). Aujourd'hui, ils sont 160, la plupart polyculteurs. Dès 1987, ils ont la volonté de passer en VDQS (vin délimité de qualité supérieure). Depuis, tous leurs efforts sont allés dans ce sens. Pierre Belon, président du Syndicat des vignerons des coteaux du Quercy depuis vingt-cinq ans, se souvient : ' Quelques vignerons ne souhaitaient pas ce changement. ' Depuis, les quelques récalcitrants ont changé d'avis...Les terroirs sont propices à l'élaboration de vins rouges, essentiellement de cabernet franc. Les rosés correspondent à 10 % de la production. Cela fait huit ans que les vignerons dégustent leurs vins pour déterminer la typicité exacte de leurs terroirs. Grâce à des microvinifications, ils ont effectué une sélection parcellaire. Quelques parcelles de la zone de vin de pays ont ainsi été éliminées. La production actuelle s'effectue sur 470 ha, dont 150 ha sont de jeunes plantations. Profitant de leur statut de vin de pays, les vignerons ont planté les cépages adaptés à leur futur VDQS. En 1999, le rendement moyen était de 55 hl/ha. D'ailleurs, selon Catherine Tournayre, de la chambre d'agriculture de Montauban (Tarn-et-Garonne), en 1999, les rendements avaient été si bien maîtrisés ' que, parfois, il a fallu demander une dérogation de dépassement de degré '. Le syndicat emploie conjointement trois personnes pour la veille de la qualité, la communication, la promotion et pour tenir la Maison des vins des coteaux du Quercy. Les vins sont surtout commercialisés localement, à un prix moyen de 20 à 28 F la bouteille. ' Si nous avons obtenu la dénomination VDQS, c'est grâce à nos efforts. C'est une reconnaissance. Notre génération ne va peut-être pas en profiter, mais cela servira à nos enfants ', explique Eveline Sirejol, du domaine de Cauquelle. En 1969, avant la mise en place du vin de pays, les vignerons avaient tenté de rejoindre l'appellation voisine de Cahors. En vain. Aujourd'hui, ils ne regrettent rien. Les producteurs envisagent le passage en AOC d'ici cinq à dix ans.