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Se conformer aux normes

La vigne - n°112 - juillet 2000 - page 0

Les professionnels de la filière du vin ont adapté le guide des bonnes pratiques d'hygiène de l'agroalimentaire aux spécificités de leur activité. La mise en place de ces normes va être progressive.

Le guide des bonnes pratiques d'hygiène pour la filière du vin est paru le 1er juin 1997 au Journal officiel. C'est le reflet de la volonté de la profession sur ce sujet. Cette année, en même temps que leurs passages pour la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes), les inspecteurs vont se pencher sur la mise en oeuvre de ces bonnes pratiques d'hygiène.C'est au tour des producteurs de vins de se conformer à des normes d'hygiène. La pression pour aboutir à un guide est à la fois venue des entreprises étrangères importatrices de vins français, et de la grande distribution qui met en place des cahiers des charges stricts sur l'élaboration des vins qu'ils achètent. Aujourd'hui, ces nouvelles normes vont permettre aux vignerons de remettre en question leurs méthodes et leurs installations. D'ailleurs, certaines entreprises sont en avance sur la loi car elles sont déjà certifiées. Les contrôles de cet ordre ont déjà lieu et se poursuivront. La DGCCRF va travailler au cas par cas dans les chais. Elle considère son rôle comme ' accompagnateur ' des professionnels. Les contrôles se dérouleront plutôt sous la forme ' d'actions pédagogiques ' de la part des inspecteurs. Pour l'instant, ils perçoivent ce guide comme ' un moyen pour mettre en évidence les points critiques au niveau de l'hygiène dans les entreprises vitivinicoles ', explique Jack Cailton, de la DGCCRF de Bordeaux. Cette administration note les éléments qui méritent d'être retravaillés ou repensés. Elle attire l'attention sur les risques induits par une installation ou une pratique. Ensuite, l'inspecteur va guider le responsable en lui apportant des éléments d'information sur la démarche à effectuer pour remédier au problème. Durant la période de transition et de mise en place des démarches d'hygiène, les sanctions devraient être rares. Mais si l'inspecteur note un manquement grave, il pourrait y en avoir. On admet que ce sont les plus petites entreprises vitivinicoles qui vont mettre le plus de temps à s'adapter aux normes d'hygiène. Ce guide liste tous les objectifs à rechercher dans le cadre des pratiques de la filière du vin. Il n'impose pas un comportement idéal face aux problèmes posés par l'hygiène. Il n'y a pas de méthode absolue pour se protéger d'un quelconque risque. Progressivement, la traçabilité totale des produits et des pratiques sera exigée. L'ITV a mis au point une mallette de formation au sujet de l'hygiène dans les chais. Elle est destinée aux formateurs issus des chambres d'agriculture, des syndicats d'appellation ou des centres de formation pour adultes. Les personnes ainsi formées pourront ensuite transmettre leurs connaissances aux professionnels lors de réunions d'information. L'ITV a essayé de rendre cette formation la plus complète possible pour répondre au mieux aux interrogations pratiques des vignerons. Ces derniers peuvent déjà s'adresser à leurs oenologues, leurs conseillers viticoles ou leurs syndicats pour des questions de cet ordre. La nature de la responsabilité des vignerons a changé. Aujourd'hui, la sécurité alimentaire est une obligation. Le vigneron doit garantir la qualité de ses vins et leur innocuité. Sa démarche doit donc être appropriée pour s'assurer qu'il ne néglige aucun facteur de qualité. ' Si rien n'a été mis en place pour éviter certains problèmes et qu'un litige survient, la responsabilité du professionnel est établie. Il doit prendre toutes les précautions citées dans le guide ', affirme Nicolas Poujol, à la DGCCRF d'Avignon. Si un problème est mis en évidence, tous les points recommandés par ce guide seront examinés pour retrouver son origine. Ce nouvel aspect de la réglementation ne devrait pas effrayer les vignerons. C'est une démarche préventive, servant à sensibiliser les professionnels à ces questions. La mise en conformité des entreprises au regard de cette loi sera sûrement longue. Quand on estime la perte sèche d'un vigneron dont les bouteilles lui sont retournées pour des problèmes d'étiquettes mal collées, on comprend mieux que c'est dans son intérêt de mettre en place sa démarche qualité et de suivre ce guide de bonnes pratiques.

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