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Préserveur : une barrière aux goûts de bouchon

La vigne - n°112 - juillet 2000 - page 0

Barangé et Préteux Bourgeois se sont associés pour mettre au point une barrière aux déviations sensorielles. En formant un joint étanche, le Préserveur évite également les bouteilles couleuses.

Aurait-on trouvé une solution pour éviter les goûts de bouchon ? Il est trop tôt pour l'affirmer, mais le projet mis au point par Barangé et Préteux Bourgeois paraît séduisant. Ces deux entreprises, la première spécialiste du bouchon à champagne, la seconde du bouchage des vins tranquilles, ont uni leurs efforts au sein de la société Cortex pour mettre au point une barrière aux déviations sensorielles : c'est une pièce en silicone, installée sur la face du bouchon en contact avec le vin, et baptisée Préserveur. De part sa forme, elle s'emboîte dans une cavité usinée dans le liège. De part la formulation du silicone, elle laisse passer les petites molécules de gaz, oxygène, azote ou CO 2, mais stoppe les grosses molécules à l'origine de déviations sensorielles.En formant un joint étanche contre le verre, ce Préserveur évite également toute bouteille couleuse. ' Mais il ne change rien à la force nécessaire pour extraire le bouchon ', précise Jean Courant, de Préteux Bourgeois. La validation de ce procédé est en cours. Cependant, début juin, le CIVC (Comité interprofessionnel du vin de Champagne) présentait certains résultats. Des bouchons placés sur des bouteilles ont été artificiellement pollués à l'aide d'une solution de trichloroanisole. Trois mois après, les témoins, sans Préserveur, présentaient une très forte déviation de type moisi. Pour les autres, selon les prototypes de Préserveur testés, les déviations sensorielles étaient perceptibles dans 0 %, 25 %, 34 % ou 60 % des échantillons. Le prototype le plus performant a donné naissance à deux nouveaux Préserveur, testés sur des bouchons fabriqués à partir d'un liège dit ' à risque '. Après un mois de bouchage, 100 % des bouteilles témoins présentaient une déviation de type moisi, alors qu'aucune n'était décelée en présence du Préserveur. Pour les vins tranquilles, la validation technique est en cours. Dans le cas de ces vins, le procédé Cortex nécessite l'usage d'un outil orientant correctement le bouchon, comme ce qui existe aujourd'hui pour le bouchage du champagne, afin que le Préserveur se retrouve dans la bouteille, et pas à l'extérieur. ' Cet accessoire ne modifiera pas la structure du parc de machines existant, il sera simple et économique ', promet Jean Courant. A noter que le Préserveur ne permet pas forcément d'utiliser du liège bas de gamme, car l'usinage nécessaire à son accrochage dans le bouchon demande un matériau de qualité. La société Cortex, où les bouchonniers Barangé et Préteux Bourgeois sont représentés à parité, doit finaliser les recherches et mener à terme l'industrialisation de ce procédé. Les essais se poursuivent à plus grande échelle afin de confirmer les premiers résultats. Cortex proposera ensuite son savoir-faire à d'autres bouchonniers, mais aussi à des vignerons ou à des négociants. Le but est d'implanter un peu partout des sites permettant d'assembler le Préserveur au bouchon. Le programme d'industrialisation devrait débuter en 2001. Quant au surcoût, il est estimé aujourd'hui à 200-250 F le mille. Reste à savoir comment réagiront les consommateurs...

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