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Les tendances constatées dès 1995 se confirment

La vigne - n°113 - septembre 2000 - page 0

Il y a bien un arrêt de la croissance des non-consommateurs de vin, et chez les consommateurs, une substitution des réguliers par les occasionnels.

C'est une bonne nouvelle : la part des non-consommateurs de vin en France ne progresse plus. La rupture de tendance constatée en 1995 est confirmée par la cinquième enquête quinquennale de l'Onivins (Office national interprofessionnel des vins) et l'Inra (Institut national de recherche agronomique). Aujourd'hui, les chiffres se sont stabilisés : 37 % des personnes interrogées disent ne jamais boire de vin, contre 64 % déclarant en consommer plus ou moins fréquemment. Comme l'ont rappelé les statisticiens lors de la publication des premiers résultats du sondage 2000, ' compte tenu de la croissance démographique, cette stabilisation conduit à une augmentation de 2,1 millions de consommateurs sur la dernière décennie. Ce mouvement fait suite, entre 1980 et 1990, à une diminution d'un peu plus de 3 millions '.
Selon les estimations, en 2000, 30,8 millions de Français de plus de 15 ans boivent du vin. L'arrêt de la croissance de la part des abstinents s'observe aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Rappelons toutefois que ces derniers sont plus rarement non-consommateurs (28 %, contre 45 % de la gente féminine).
L'enquête 2000 confirme également un phénomène constaté dès les premiers sondages : les consommateurs réguliers, majoritaires en 1980 et 1985, ont été supplantés par les occasionnels à partir de 1990, puis leur nombre n'a cessé de décroître. Ils sont passés de 19,5 millions en 1980 à 11,3 millions en 2000, soit - 42 % en vingt ans.

Face à ces constats, les commentateurs s'interrogent pour évaluer l'impact de la communication sur les bienfaits, pour la santé, d'une consommation modérée et régulière de vin. Christian Melani, de l'Onivins, explique : ' Nous dépouillons les statistiques sur les motivations de consommation. Nous en saurons plus sur le sujet à la fin de l'année. De plus, l'enquête 2000 comporte une question relative à la perception par le public des différents messages sur le vin et la santé. '
Les premiers éléments statistiques déjà connus tendent à montrer que si le message autour des bienfaits du vin sur la santé passe, ce n'est qu'incomplètement. En effet, si l'arrêt de la croissance de la part des non-consommateurs peut être analysé comme la conséquence de la communication développée par le secteur viticole et la communauté scientifique, il reste que le message sur le vin et la santé insiste sur l'importance d'une consommation régulière - et modérée - alors que, selon les statistiques, c'est la consommation occasionnelle qui se développe.
En analysant les modes de consommation par tranches d'âge, l'enquête 2000 confirme qu'un effet de génération, constaté au début de la décennie 80, est en train de disparaître. Alors que les sondages de 1980, 1985 et 1990 avaient mis en évidence la moindre accession des - 30 ans à la consommation de vin, la dernière enquête confirme une stabilisation du phénomène. Parmi les 20-24 ans, on dénombre 57 % d'abstinents en 2000. Ils étaient 53 % en 1995 et 56 % en 1990 (contre 30 % en 1980, 45 % en 1985). En revanche, comme l'indique la répartition des types de consommateurs par tranches d'âge, les jeunes qui accèdent au vin restent plus longtemps des occasionnels que les générations précédentes.
Chez les seniors, l'enquête 2000 confirme une rupture de tendance mise en évidence dès 1995. Les trois premières enquêtes quinquennales avaient montré l'existence d'un effet ' cycle de vie ', à savoir qu'au-delà de 50 ans, la part des consommateurs s'arrêtant de boire du vin était supérieure à celle des seniors accédant au produit. Statistiquement, le solde ' arrêt-accès ' à la consommation était positif dans cette classe d'âge. Ce phénomène s'est stabilisé. Dans la catégorie des 60-64 ans, les non- consommateurs sont 23 %, les occasionnels 33 % et les réguliers 44 %.
En analysant les types de consommation, chez les buveurs occasionnels, on peut distinguer les occasionnels fréquents (une à deux fois par semaine) et les occasionnels rares (moins d'une fois par semaine). Là encore, l'enquête 2000 confirme les enseignements du sondage de 1995. Lors des trois premières enquêtes quinquennales, le mode de développement privilégié des consommateurs occasionnels s'effectuait sous la forme des occasionnels rares. Entre 1995 et 2000, la croissance des consommateurs occasionnels est également portée par les occasionnels fréquents qui représentent 42 % des occasionnels.



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