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En 1998, le vignoble mondial a progressé de 0,4 % en surface

La vigne - n°113 - septembre 2000 - page 0

Après plusieurs années marquées par des politiques d'arrachage, les superficies mondiales plantées en vignes repartent à la hausse.

L'année 1998 aura été celle d'un renversement de tendance : les superficies plantées en vignes, en production ou non, ont augmenté de 0,4 % par rapport à 1997. Du jamais vu depuis 1980, période au cours de laquelle le vignoble mondial, après plusieurs années de croissance soutenue, fut marqué par une décroissance importante, conséquence des importants arrachages effectués dans l'Union et dans les pays de l'ex-URSS.
Selon l'OIV (Office international de la vigne et du vin), le vignoble mondial a atteint 7,79 millions d'hectares (Mha) en 1998, soit + 33 000 ha par rapport à 1997, à comparer à la réduction des 69 000 ha observée entre 1995 et 1996. Cette hausse moyenne modérée (0,4 %) cache des différences importantes d'évolution d'un continent à l'autre. L'Amérique poursuit sa progression et atteint 859 000 ha en 1998, dont + 12 000 ha au Chili et + 8 900 ha aux Etats-Unis.
Les vignobles d'Afrique, d'Asie et d'Océanie sont également en augmentation. Seule l'Europe réduit toujours la superficie globale de ses terres plantées en vignes. Celles-ci atteignent 5,04 Mha en 1998, soit - 47 800 ha par rapport à 1997. Pour la première fois depuis le début de la décennie 80, les baisses dans les pays producteurs de l'ex-URSS sont partiellement compensées par la hausse modérée de la superficie viticole de l'Union à quinze.
Comme le rappellent les analystes de l'OIV, ' il convient de relativiser ces évolutions entre les continents, en les pondérant par rapport aux surfaces plantées dans chacun d'eux. Le vignoble européen et celui de l'Union représentent respectivement 64,6 % et 45,4 % de la superficie du vignoble mondial en 1998, contre 65,9 % et 45,2 % en 1997 et 69,1 % et 46,5 % à la fin des années 80. '

Du côté de la production de vin, l'année 1998 fut marquée par des conditions climatiques défavorables, ce qui explique le léger recul (- 1 %) enregistré dans les quantités récoltées (258,76 Mhl). Avec 44,2 Mhl, l'Amérique enregistre une baisse trois fois plus forte que la moyenne mondiale (- 3 %). Les Etats-Unis n'ont pas renouvelé le record atteint en 1997 (mais ils totalisent tout de même 20,45 Mhl !). Si le Chili progresse toujours avec 5,47 Mhl, l'Argentine a été fortement touchée par El Niño et retrouve, en 1998, son niveau de récolte de 1996, avec 12,67 Mhl.
Avec une production totale de 191,123 Mhl, l'Europe recule de 30 Mhl. Tous les pays sont touchés, sauf l'Italie, l'Autriche, l'Allemagne et la Suisse. Le climat a été particulièrement défavorable au Portugal qui, avec 3,6 Mhl, enregistre une vendange catastrophique, trois fois inférieure à la moyenne des années 1981-1985.
Du côté de la consommation, 1998 confirme la légère reprise constatée dès 1997 et représente 223,78 Mhl de vin. Cette augmentation est la conséquence d'un accroissement des achats de vin dans des pays non producteurs (Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, pays scandinaves, Japon, Chine...). Dans le même temps, la baisse de consommation dans les pays traditionnellement consommateurs se stabilise. Ce constat fait dire aux analystes que ' l'avenir à moyen et à long terme passe par la conquête de destinations plus éloignées que les marchés traditionnels actuels '. Ces nouveaux pays qui accèdent au vin sont également caractérisés par des modes de consommation différents, auxquels il conviendra de répondre en adaptant le produit et sa présentation, le tout dans un contexte de concurrence mondiale de plus en plus forte...

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