La loi d'orientation agricole du 26 mai 1999 prévoit la possibilité d'instaurer, pour les vins d'appellation d'origine, une obligation de mise en bouteilles dans les régions de production. Avant d'être adoptée, cette disposition avait fait l'objet d'un débat très animé entre les parlementaires français. Encore aujourd'hui, les avis restent partagés sur l'interprétation des textes. A titre d'exemple, tous les opérateurs de la filière ne sont pas d'accord sur l'analyse des procédures à suivre pour mettre en oeuvre une telle obligation. Des incertitudes demeurent sur la notion de ' région de production ' : s'agit-il de l'aire délimitée en appellation d'origine contrôlée ou de l'aire de repli ? Tant que les tribunaux n'auront pas tranché, les interprétations iront bon train. Ces incertitudes mises à part, il reste, au niveau national comme communautaire, la question de savoir s'il est souhaitable d'instaurer une obligation de mise en bouteilles dans la région de production : cette interrogation a toujours entraîné une bataille d'arguments techniques et économiques. Les partisans d'une telle option mettent en avant les arguments qualitatifs des vins embouteillés in situ et souhaitent garder la valeur ajoutée des produits qu'ils mettent sur le marché. Leurs opposants répliquent qu'en limitant le commerce du vin en vrac, il y a un risque de voire disparaître des unités d'embouteillage situées hors des régions de production et les nombreux emplois qu'elles induisent. Bref, par delà l'argutie juridique, l'impact économique et financier d'une telle obligation reste essentiel.Pour l'instant, aucune région d'appellation française n'a fait de demande en ce sens. Mais le coup de théâtre dans la jurisprudence communautaire de l'affaire de la Rioja pourrait offrir un regain d'intérêt pour l'obligation de mise d'origine.