Alors que le marché allemand progresse en terme de chiffre d'affaires (3 % en valeur pour les vins français sur 1999), les exportations de blancs de Bourgogne régressent depuis quatre ans. Elles ont chuté de 34 % en volume et de 16 % en valeur entre les campagnes 1996-1997 et 1999-2000. Pour les Bourguignons, l'Allemagne représente désormais le troisième marché en volume (82 000 hl) et le quatrième en valeur (300 MF). Le recul est plus marqué pour les blancs que pour les rouges. Il est antérieur à la hausse de l'indice des prix sur le marché du vrac observée en 1998-1999, même si cette dernière a renforcé la bouderie des Allemands.
Pour nos voisins d'outre-Rhin, tout produit a son prix psychologique au-dessus duquel il y a décrochage de la demande. Ce comportement est confirmée dans l'agroalimentaire. Les analystes constatent une bipolarisation de la demande au bénéfice des produits premiers prix ou haut de gamme, avec une élimination progressive de la gamme moyenne. Selon le CFCE, le segment médian représentait 30 % de l'ensemble des produits en 1990, contre 10 % prévus pour 2000. Cette bipolarisation confirmée par les exportateurs est préjudiciable à certains blancs bourguignons qui n'ont pas la notoriété suffisante pour jouer la carte ' grand luxe ' mais qui, néanmoins, sont jugés trop chers par rapport à des concurrents californiens ou australiens. Ces tendances sont confortées par une évolution récente des circuits de distribution outre-Rhin. Le hard discount pèse de plus en plus. Plus d'un tiers des exportations de blancs de Bourgogne finiraient dans les linéaires de ce circuit.