Retour

imprimer l'article Imprimer

archiveXML - 2000

Vrai salon rhodanien, faux jumeau bourguignon

La vigne - n°115 - novembre 2000 - page 0

Inspiré des grands jours de Bourgogne, Inter-Rhône lance ses journées découvertes, un salon d'affaires éclaté en dégustations locales. Gros plan sur une formule qui fait des émules

Les mauvais coucheurs diront des Journées découvertes en vallée du Rhône qu'elles sont une imitation des Grands jours de Bourgogne. Les autres y verront la rançon du succès, car seules les bonnes idées sont reprises. Alors qu'un salon classique, comme Vinexpo, a pour objet de concentrer, dans un même lieu, le maximum de professionnels, l'originalité des grands jours et, bientôt, des journées découvertes est d'éclater le salon en plusieurs unités de dégustations locales.Sur le modèle initié par le BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne) en 1992, Inter-Rhône instaure un ren- dez-vous bisannuel, en alternance avec les grands jours. Le programme s'étale du 10 au 15 mars 2001 avec, chaque jour, un vignoble mis à l'honneur via une ou plusieurs expositions-dégustations, organisées dans un lieu emblématique. A titre d'exemple, la journée du 11 mars réunira les visiteurs dans la partie septentrionale du vignoble, avec un double coup de projecteur sur les AOC de Côte-Rôtie et de Condrieu. Ces deux appellations recevront, l'une dans l'ancien marché aux vins d'Ampuis, l'autre à la chapelle de la Visitation de Condrieu. Le lendemain : autre lieu, autre AOC à l'honneur... Déjà en 1996, des observateurs de la chambre de commerce et d'industrie d'Avignon étaient venus en Bourgogne pour tater le pouls de ' ce salon d'un nouveau genre '. Deux ans plus tard, Inter-Rhône décide d'appliquer le concept, convaincu que la formule est riche d'intérêts. Pour les exposants, l'organisation in situ signifie moins de frais : les coûts de déplacements et d'hébergement sont quasi nuls. Quant aux charges propres au salon, elles sont sans commune mesure avec la facturation de mètres carrés qu'il faut réserver plusieurs jours pour disposer d'un stand dans un salon classique. ' La plupart des manifestations organisées localement ne coûtent presque rien. Elles ont lieu sur une journée, dans des endroits mis à la disposition des professionnels pour un prix modique, voire gratuitement ', explique Jeanne Lacalmontie, déléguée générale de l'association Les grands jours de Bourgogne. Quant aux stands, l'objectif de ces salons est d'éviter la surenchère des surfaces réservées. ' Tout le monde est logé à la même enseigne. Les emplacements sont standard : petite table ronde ou dessus de tonneau ', annonce Jean-Michel Guiraud, coordinateur des journées découvertes. Non seulement les exposants profitent de la proximité des mini-expositions, mais ils bénéficient de la logistique et de la force de communication de structures comme Inter-Rhône ou l'association Les grands jours de Bourgogne. A titre d'exemple, le mailing annoncant les journées découvertes a représenté 30 000 envois auxquels s'ajoutent les 15 000 invitations distribuées aux futurs exposants. Toute médaille a son revers. Pour les opérateurs commercialisant plusieurs AOC, l'éclatement du salon implique une présence sur plusieurs sites. ' Pour le 15 mars, nous bloquons une dizaine de personnes parlant anglais afin d'assurer l'animation de nos stands dans les cinq minisalons qui mettront en valeur nos AOC ', explique Julie Campos, directrice générale de la cave de Tain-l'Hermitage. Ces salons joignent l'utile à l'agréable. ' Les acheteurs se déplacent s'ils ont plusieurs choses à voir. C'est une question d'organisation du temps de travail et d'amortissement de frais de déplacement. C'est essentiel lorsque l'on veut attirer des importateurs de pays lointains ', remarque une responsable. Pour ne pas ' noyer ' les acheteurs, les organisateurs privilégient le caractère intimiste : ' Pas plus de cinquante stands par mini-exposition. Pour cela, nous déclinons le groupe des côtes du Rhône villages en plusieurs points de rencontres. ' Dernier atout, mais non des moindres : ces salons ' éclatés ' sont des occasions d'explorer le vignoble. Pour les acheteurs, c'est l'opportunité de découvrir de nouveaux produits. Encore faut-il organiser stratégiquement le planning des manifestations. Sur ce point, les organisateurs d'Inter-Rhône ont bénéficié de l'expérience des Bourguignons. ' Certaines AOC souffraient d'un déficit de fréquentation. Pour encourager les acheteurs à se déplacer dans ces vignobles moins renommés, nous avons placé les journées qui leur sont consacrées en milieu de semaine ', dit Jeanne Lacalmontie. Leçon assimilée par Inter-Rhône.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :