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Jura, mieux clarifier l'offre

La vigne - n°117 - janvier 2001 - page 0

'Les vins du Jura n'ont pas une mauvaise image, mais pour les gens, ce ne sont pas des vins faciles ', explique Pierre Rolet, président de la société de viticulture d'Arbois. Le vin jaune et le vin de paille, fleurons de la viticulture jurassienne, représentent moins de 5 % du volume produit dans le département. ' Ce que l'on a à vendre, ce sont des blancs et des rouges ', lance Nicolas Visier, directeur de l'interprofession. Ces vins représentent les trois quarts des volumes produits en Franche-Comté mais il est difficile, pour le consommateur comme le producteur, d'avoir une image claire de ces produits. Les vins blancs peuvent être floraux, ou offrir des arômes proches de ceux des vins jaunes. Un coup d'oeil sur l'étiquette ne permet pas toujours de s'y retrouver. Les rouges ont aussi une image floue. Le poulsard donne des vins plutôt rosés mais peut aussi, dans certaines conditions, produire des rouges. Le trousseau confère au vin plus de couleur, mais en manque parfois. Dans quelle catégorie jouer ?Pour tenter de clarifier l'offre, une réflexion sur l'étiquetage des blancs est menée. Certains ont évoqué ' floral ' pour identifier les vins ouillés, sans ' goût de voile '. Pour les vins non ouillés, les propositions sont moins consensuelles. ' Typé ' ou ' vin de voile ' restent en lice mais, fin décembre, les professionnels ne s'étaient pas entendus sur un terme. Pour faire connaître les vins du Jura, des actions de communication ont rythmé l'année. Cet été, l'interprofession a lancé une campagne rosé dans le Jura, avec un slogan plutôt bien tourné : ' Rosé du Jura, si bon qu'il en rougit '. ' Se placer comme le meilleur des rosés, c'est mieux que se positionner comme un rouge léger ', juge Marie-Christine Tarby, d'Henri Maire, présidente de l'interprofession.Puis les rouges ont été mis en avant en novembre, dans une campagne intitulée ' Les rubis du Jura ' axée sur l'accord mets et vins, avec une opération parisienne destinée aux cavistes, aux restaurateurs et aux journalistes. C'est lors du prochain salon de l'agriculture, avec la Franche-Comté comme invitée d'honneur, que les blancs seront mis en avant. Or, les vins du Jura ont bien failli ne pas participer au concours général agricole organisé dans le cadre de ce salon ! Ce boycott visait à protester contre les nouveaux tarifs d'inscription. Fin décembre, il ne portait plus que sur les catégories vins de liqueur et alcools pour lesquelles la hausse des prix est la plus importante. Les 1 850 ha du vignoble jurassien produisent en moyenne 80 000 hl. Mais depuis 1998, la production avoisine plutôt les 100 000 hl. Du coup, les stocks gonflent. Au 31 août, ils atteignaient 160 850 hl, soit une progression de 6 % par rapport à la campagne précédente, et de 20 % par rapport à la moyenne décennale. Alors que le marché se situe entre 70 000 et 75 000 hl, ces stocks pèsent sur les prix. ' Mais tous les dix ans, on a une petite récolte ', indique Pierre Rolet, qui ne s'inquiète pas trop pour ces stocks. Il reconnaît cependant que les appellations jurassiennes ne sont pas assez bien valorisées, et regrette les prix trop bas pratiqués par la grande distribution. ' On produit peu, on n'a pas les moyens de brader nos vins, dit-il. On souffre d'un manque de négoce dans la région, les débouchés restent limités. ' Il est cependant satisfait de l'avancée du dossier ' effluents ', après l'embauche d'une personne fin 2000 qui aidera les producteurs dans leurs démarches. ' Régler ce problème est l'une de nos préoccupations majeures, avec un certain degré d'urgence, car la ville d'Arbois met en place une nouvelle station d'épuration. ' L'année viticole fut, quant à elle, ' assez technique ' d'après Marie-Colette Vandelle, du comité technique viticole. Il y a eu du mildiou ' bien maîtrisé ', une forte première génération de cochylis, mais aussi un peu d'oïdium. A la veille des vendanges, la pourriture grise s'est manifestée, mais également la pourriture acide. ' On en avait déjà eu en 1998, mais elle progresse ', indique la conseillère. Le vignoble a essuyé plusieurs orages de grêle cet été, qui ont sans doute favorisé cette évolution. ' La qualité du millésime est plus hétérogène qu'en 1999, mais il y a de belles choses ', conclut-elle.

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