En 1994, le marché des ' sur lies ' s'était écroulé en raison d'une surproduction. Pour éviter cela, les syndicats avaient décidé d'en rendre la production moins attractive en bridant les rendements. Ils avaient fait modifier le décret de l'appellation Muscadet, mais non le décret de l'appellation Muscadet Sèvre-et-Maine. Or, cette dernière réunit l'essentiel des 270 000 hl de ' sur lies '. Dans son cas, la solution retenue passait par la voie de la fixation des rendements annuels. En 1999, les vignerons nantais pouvaient récolter 61 hl/ha de muscadet sèvre-et-maine s'ils renonçaient à la mention ' sur lies ', contre 53 hl/ha s'ils l'utilisaient. En juin, le Conseil d'Etat cassait ce système et provoquait bien des frayeurs. La filière redoutait un afflux de ' sur lies '. Elle semblait impuissante à empêcher les vignerons de produire en masse ces vins payés 753 F/hl, contre 619 F/hl pour des équivalents sans mention (moyenne campagne 1999- 2000). Mais elle a trouvé une parade. Elle s'est appuyée sur l'article 41 de la nouvelle OCM qui accorde aux interprofessions le droit de réguler l'offre lors de la première mise en marché. Le CIVN a bloqué 9 hl/ha de ' sur lies ' du millésime 2000 jusqu'au 1 er décembre 2001. 48 hl/ha seront libérés, comme toujours, après le premier jeudi de mars. Cela fait un total de 57 hl/ha, le même rendement que celui autorisé pour les muscadets sèvre-et-maine sans mention. Selon les premières estimations, la mesure devrait porter ses fruits. Il n'y aura pas d'afflux de ' sur lies ' faute de trésorerie pour financer le stockage.