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Les multiples facettes de la qualité

La vigne - n°118 - février 2001 - page 0

Philippe Darriet, de l'institut d'oenologie, a annoncé que la procédure d'homologation des phytos avait été améliorée dans le but de mieux détecter leur incidence sur le goût des vins.

Première oratrice, Monique Garnier de l'Inra de Bordeaux a mis les pieds dans le plat. Elle a parlé des maladies mal maîtrisées : la flavescence dorée et la maladie de Pierce. Elle a rappelé que l'homme est leur principal vecteur. Nous leur permettons de franchir les océans, de sauter de vignobles en vignobles alors que les insectes ne les disséminent que de proche en proche. En parlant des hommes, elle pensait aux pépiniéristes et elle l'a dit. ' La filière de production ne garantit pas la livraison de plants sains. ' Monique Garnier a ajouté qu'elle y parviendrait si elle appliquait l'une des trois mesures suivantes : le traitement à l'eau chaude, l'installation des pépinières dans des zones indemnes de cicadelles ou sous des abris imperméables aux insectes (insect-proof).A la suite de son exposé, l'intervenante a eu droit à de nombreuses questions et remarques. Un pépiniériste a demandé ce que coûteraient les mesures qu'elle préconise. Elle ne l'a pas calculé. Des vignerons présents, ce 18 janvier, ont demandé des précisions sur la maladie de Pierce. Monique Garnier n'a pas cherché à apaiser leurs inquiétudes. ' Si la maladie était introduite à Bordeaux, ce serait très grave ', a-t-elle prévenu, tout en ajoutant qu'elle ravage le sud du vignoble californien. Bien d'autres sujets furent abordés lors de cette journée intitulée ' qualité et environnement ', mais où il fut davantage question de la qualité. C'est devenu une habitude : des chercheurs de la faculté d'oenologie de Bordeaux ont livré des informations nouvelles sur les arômes des vins. Dominique Roujou de Boubée a présenté les résultats de son étude de l'incidence des travaux en vert sur les goûts végétaux du sauvignon et du cabernet sauvignon. Selon ses observations, l'élimination des entre-coeurs (échardage) et l'effeuillage doivent avoir lieu entre la nouaison et la fermeture de la grappe pour qu'ils aient un effet notable. Après, c'est trop tard. Catherine Peyrot des Gachons a montré que les terroirs et les années de contrainte hydrique modérée favorisent l'accumulation de précurseurs d'arômes soufrés dans les baies de sauvignon. L'un de ces précurseurs se trouve réparti de manière égale dans les jus et les peaux. On l'extrait par la macération pelliculaire. Les deux autres sont surtout dans les jus. Philippe Darriet a présenté la nouvelle procédure d'étude des effets involontaires des traitements phytosanitaires sur les goûts des vins. Il a révélé que l'ancienne méthode n'imposait aucune protection des moûts contre l'oxydation, ni aucune norme de débourbage des jus blancs. Il en résultait des vins plus abîmés par ces indélicates vinifications que par les produits de traitement. Il était donc impossible de constater leur incidence. Cette erreur est désormais réparée. Par ailleurs, une piste a dû être abandonnée, celle de la recherche d'un substitut au SO 2. Depuis trois ans, le CIVB finance des recherches dans ce but. Bernard Donèche de la faculté d'oenologie en a dressé le bilan. Les auditeurs en mal de révélations spectaculaires ont dû être déçus : il n'existe aucun produit au spectre aussi large et au coût aussi bas. Tous les candidats à son remplacement présentent des défauts ou n'ont qu'une activité antioxydante, antilevurienne ou antibactérienne. Aucun ne combine les trois. Ce chercheur a insisté sur les difficultés de dosage du SO 2 libre, encourageant les jeunes chercheurs à se pencher sur la question. Avis aux intéressés.

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