Lorsque les conditions se dégradent, il faut savoir avancer la date d'un traitement ou changer de fongicide.
Au printemps, on n'a pas forcément les mêmes réflexes qu'en été. On est, paraît-il, moins enclin à changer de produit. Conseillers et distributeurs relèvent qu'en cours de floraison, les vignerons optent immédiatement pour un fongicide curatif s'il a plu sur leurs vignes alors qu'elles n'étaient plus protégées. Mais ils déplorent qu'ils n'agissent pas de même en mai. Or, c'est tout aussi nécessaire lorsqu'on n'a pas pu empêcher le repiquage de foyers primaires agressifs et nombreux. C'est la seule manière de stopper l'épidémie. Plus on tardera à le faire, plus il faudra multiplier et resserrer les interventions pour obtenir un résultat. Et plus les dégâts seront sévères, une fois la situation reprise en mains.Si on en est arrivé là, c'est que l'on n'a pas su réagir à temps. La pluie est tombée plus tôt que prévu et le pulvérisateur n'était pas prêt ou d'autres travaux étaient programmés. La dépression fut plus longue et plus abondante que prévu et les parcelles sont restées trop longtemps inaccessibles. Pour éviter de telles déconvenues, il faut tout d'abord connaître la date supposée de sortie des foyers primaires. Les Avertissement agricoles l'indiquent. Les distributeurs sont de plus en plus nombreux à faire de même. De ce fait, personne n'a de difficulté à obtenir cette information. Ensuite, il faut surveiller de près les prévisions météo à l'approche de cette date. ' Il faut prendre les bulletins tous les jours et si le temps est incertain, deux fois par jour ', conseille un distributeur. En principe, on prévoit de traiter au plus près de la sortie des foyers, soit avant, soit après cet événement, selon les risques et les régions. Mais si la météo annonce une dégradation du temps, il faudra anticiper son intervention pour éviter d'être bloqué sous son hangar. Si ce premier traitement est suivi d'abondantes précipitations ou s'il tombe sur une végétation à forte croissance, il faudra le renouveler plus vite que prévu. Cela suppose une souplesse de l'organisation du travail.