Quatre matières actives ont un pouvoir curatif. Il faut les employer si une pluie a repiqué des foyers primaires vigoureux et abondants.
Lorsque les risques sont élevés, il faut éviter le repiquage des foyers primaires. Si l'on n'y est pas parvenu, il faut stopper l'épidémie alors qu'elle a entamé son second cycle. Le cymoxanil, le diméthomorphe, l'azoxystrobine et la fénamidone ont ce pouvoir. Les anilides également, mais il vaut mieux ne pas les employer en curatif.Les fongicides, qui apportent 120 g/ha de cymoxanil, arrêtent le mildiou dans la première moitié de son incubation. S'ils sont appliqués avant ce stade, ils enrayent l'épidémie. Après, ils perdent tout effet. Des taches éclosent et fructifient. Par temps favorable (20 à 25°C et air humide), l'incubation ne dure que quatre jours. Il faut donc intervenir moins de 48 heures après la pluie sinon, on n'aura pas le moindre résultat. Le diméthomorphe agit tout au long du cycle du mildiou. Récemment BASF a précisé ses propriétés. Comme le cymoxanil, il empêche la sortie de taches s'il est appliqué durant la première moitié du temps d'incubation. Après, il n'y parvient plus. Les organes atteints seront détruits. Cependant, ils ne porteront pas de fructifications. La maladie s'arrêtera là. Appliqué sur des taches d'huile fraîches, le diméthomorphe laisse poindre des fructifications mal formées qui portent peu de germes viables. L'azoxystrobine possède un pouvoir stoppant inférieur à celui du cymoxanil. Utilisée en début d'incubation, elle bloque moins radicalement que lui l'essor de la maladie. Mais elle agit sur les taches d'huile en réduisant nettement leur aptitude à fructifier, pouvoir que n'a pas le cymoxanil. Les propriétés des deux matières actives sont réunies dans Quadris duo. Le mode d'action de la fénamidone est moins détaillé. Selon l'Inra de Bordeaux, appliquée en situation curative, elle est supérieure aux trois autres. Elle autorise moins de destructions et de sporulations. Cependant, elle n'interdit pas totalement leur survenue. Preuve que les traitements curatifs, même réalisés avec des produits performants, n'atteignent jamais l'efficacité d'une intervention préventive.